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Billet de blog 21 février 2018

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21 avril 2008 : centre de rétention administrative de Vincennes.

Je republie ici, un post de mon premier blog intitulé : 21 avril 2008 : centre de rétention administrative de Vincennes. Près de 10 ans après, je suis toujours en France, dans les limbes du droit. Assigné à résidence avec 4 pointages quotidiens et un confinement chaque nuit entre 21 heures et 7 heures du matin. Les ministres de l'Intérieur sont passés... Retour vers le futur, en 2008...

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Jalons sur les sentiers battants - 1ère étape
21 avril 2008 : centre de rétention administrative de Vincennes.

 A ma levée d’écrou, je suis placé au centre de rétention administrative (CRA) de Vincennes en attente de mon expulsion vers mon pays d’origine : l'Algérie. Je m’aperçois que l’administration pénitentiaire n’a pas transmis mon courrier de demande d’asile auprès de l'OFPRA ni mon recours devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme en vertu de l'article 34 de la Convention de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales. Je renouvelle donc mes démarches dès mon arrivée au CRA de Vincennes.

 Les conditions de vie dans le centre de rétention sont très stressantes. Des personnes arrivent à toute heure de la journée et de la nuit. Il est très difficile de dormir. Beaucoup de personnes en attente d’expulsion avalent toutes sortes d’objet et se scarifient pour être hospitalisées et tenter ainsi d'ajourner leur expulsion. J’arrive à un moment d’extrême tension où la CIMADE dépose plainte concernant des violences qui avaient eu lieu au CRA de Vincennes deux mois auparavant notamment pour des violences et l’usage de Taser. Un commissaire de police, un commandant et trois policiers de la BAC avaient été placés en garde à vue et relâchés en attendant une enquête de l'IGS. (Sources: Le Parisien, Libération)

Le 23 avril 2008, au grand désarroi du directeur du CRA qui me voyait déjà dans l'avion en partance pour Alger, la CEDH indique au gouvernement français qu’il est souhaitable de ne pas m’expulser vers mon pays d’origine pour la durée de la procédure devant la Cour. Il faudra encore attendre deux jours pour que je sois libéré de ce lieu de concentration de la misère humaine.

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