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Billet de blog 30 janvier 2020

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La numérisation de nos vies.

Chaque jour qui passe nous nous habituons un peu plus au débordement de notre vie privée par ce monde parallèle que constitue notre identité numérique. Nos individualités convergent inexorablement vers des identités profilées par des algorithmes.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Chaque jour qui passe nous nous habituons un peu plus au débordement de notre vie privée par ce monde parallèle que constitue notre identité numérique. Nos individualités convergent inexorablement vers des identités profilées par des algorithmes. Nous tissons nous-même le cocon de fibres numériques qui nous serre, nous enserre, lacère notre humanité avec les aiguilles que dirigent nos doigts, interfaces de la digitalisation de nos esprits.

Nos rythmes circadiens se synchronisent avec le temps atomique effilé tel un sabre, de l’horloge numérique qui nous happe chaque seconde un peu plus.

Le flux chuintant et ronflant d’une quelconque ventilation mécanique contrôlée est le rare rappel à ce monde réel qui s’écoule indolemment.

Les yeux clignent au rythme du curseur qui attend nonchalamment que de nouveaux caractères s’affichent pour combler les maux de notre solitude par des mots nous reliant avec nos interlocuteurs, nos interlocutrices ; celles et ceux susceptibles d’intercepter ces bribes de la pensée que les images défilant par itérations successives n’auraient pas subjuguées.

Ce sont encore ces quelques éclairs qui lézardent les armures métalliques de nos chrysalides robotiques qui font jaillir de nos pupilles le feu sacré de nos prodigues bienveillances.

Que deviendrons-nous quand tout aura été calculé, quand tout aura été paramétré, quand tout aura été mis en équation ? De simples êtres supercalculables entièrement prévisibles ? De minuscules planétésimaux semblant décrire des mouvements browniens, en réalité programmables ? Le simple écart infinitésimal de nos trajectoires déterminées sera-t-il loué ou admonesté comme une rébellion à l’ordre établi par les nouvelles divinités de silicium faisant défiler des myriades de zéros et de uns comme les chaînes des galériens naviguant sans cible, insensibles à la moindre petite brise ou violente bourrasque, le cœur tanné par les embruns, les yeux hagards contemplant la brume de leurs funestes destins ?

Illustration 1
Insecte évoluant sur un écran LCD (photo personnelle)

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