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KARFA SIRA DIALLO

Fondateur et Directeur de l'association internationale Mémoires & Partages - Conseiller Régional de la Nouvelle-Aquitaine

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Billet de blog 1 octobre 2025

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POURQUOI JE CANDIDATE AUX MUNICIPALES DE BORDEAUX ?

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Illustration 1

J’ai mené, il y a 25 ans, la liste alternative et indépendante Couleurs Bordelaises qui a réuni 3,74% de suffrages de Bordelais.e.s autour du droit de vote des immigré.e.s aux élections locales, la démocratie participative, la reconnaissance du passé colonialiste, le saturnisme du Village Andalou et la représentation de la diversité. Le score de cette liste était déjà la preuve que Bordeaux n'a jamais été aussi endormie que la légende voulait le faire croire !

Mais en 2025, nombreux sont les bordelais de la société civile, des quartiers populaires et de la diversité qui attendent désespérément d’avoir la considération qu’ils méritent face à un système qui nous oublie.

« Puisque c’est ça, on y va  !  »

Ma candidature aux élections municipales de Bordeaux est donc un signal. Une intention. Une invitation. Un impératif.

Je suis arrivé à Bordeaux comme beaucoup d’entre vous, avec un rêve : celui de construire ma vie dans une ville ouverte, généreuse, riche de ses diversités, de ses quartiers et de son histoire. J’y ai grandi, j’y ai appris, j’y ai lutté. J’ai fait de notre histoire commune – mémoire de l’esclavage, héritages coloniaux, inégalités sociales et écologiques – un combat pour la vérité et pour la dignité. Un combat pour le rayonnement d’une ville qui sait apprendre de son histoire, réparer et donc prendre soin.

Elu écologiste indépendant à la Région Nouvelle-Aquitaine, je participe avec engagement et responsabilité à la délibération politique sur les enjeux stratégiques, d’aménagement du territoire, d’écologie, de développement économique, d’éducation, de recherche et d’enseignement supérieur.

A l’heure où Bordeaux fait face à des défis majeurs, le dérèglement climatique, les inégalités sociales et territoriales et une démocratie locale trop éloignée des habitants, mon ambition est de porter et partager une alternative claire : une ville vraiment écologique, mémorielle, solidaire et participative.

Je sais combien les étudiantes bordelaises souffrent aujourd’hui dans une ville à la croissance exponentielle et au pouvoir d’achat réduit comme peau de chagrin. J’aperçois se déchirer l’image carte postale d’un Bordeaux plus préoccupé par le béton, le rendement et le marketing que par la condition de celles et ceux qui y vivent.  Je vois le désarroi des acteurs culturels face au manque de soutien. Je souffre de voir le manque de volonté politique devant le scandale des enfants à la rue. Je regrette le docile alignement sur le conservatisme et le réflexe réactionnaire d’une bourgeoise indifférente aux fractures sociales qui se creusent laissant de coté les classes et quartiers populaires. J’entraperçois l’invisibilisation des quartiers populaires dans les projets de la ville. Je constate l’explosion des loyers et la dégradation des services publics. Je ne supporte plus l’image de ces paquebots qui ont pris d’assaut notre ville au mépris de toute la pollution qu’ils causent à la biodiversité. Je déplore comme vous l’état d’une société bordelaise où les problèmes du travail et de la santé, le racisme, l’islamophobie, la ségrégation urbaine, le sexisme et la mal bouffe n’épargnent personne. Je souhaite œuvrer à l’intégration de toute une génération de néobordelais, lassés des querelles partisanes, trop souvent taxés de se désintéresser de toute action publique ou d’être handicapés par une différence ethnique, culturelle et générationnelle. Je partage le diagnostic de l’incapacité des partis politiques traditionnels qui ne peuvent envisager le multiculturalisme et la société civile en dehors de logiques d’assistance et d’instrumentalisation.

Dans le contexte de propagation idéologique du racisme, de criminalisation des immigrés, des minorités sexuelles et ethniques, je vois une certaine Gauche céder aux sirènes d’un néolibéralisme ne se préoccupant que de la vitrine sans s’attaquer aux fondements des inégalités. Et j’entends la ville bruire de son besoin d’humanisme.

Aujourd’hui, je m’engage devant vous non pas comme un professionnel de la politique, mais comme un citoyen, un père, un voisin. Parce que je crois profondément que Bordeaux peut être à la hauteur de nos espérances.

Après avoir été « La Belle endormie », Bordeaux ne doit pas devenir La Belle rendormie !

Pour protéger l’avenir de Bordeaux, il est essentiel surtout de briser le cycle de découragement qui frappe sa jeunesse. Faire rêver les jeunes avec un audacieux plan autour de leur logement, de leurs déplacements et de leurs entreprises. A ceux des quartiers comme à ceux qui viennent d’arriver, leur insuffler l’esprit girondin fait d’engagement, d’excellence et de fraternité.

Pour une ville qui n’abandonne personne, je sais pouvoir parler aux quartiers populaires, à leur vitalité, à leur créativité, mais aussi leurs manques : écoles en difficulté, loyers trop chers, emplois inexistants et services publics éloignés.

Nous sommes nombreux à rêver d’une ville qui investit là où les besoins sont les plus forts : contre la spéculation immobilière, pour des services publics et un soutien constant et autonomisé aux associations qui, chaque jour, tissent du lien social. La justice sociale est le cœur battant de notre projet.

Pour une ville qui donne la parole à ses habitants, il est essentiel de sortir définitivement des raideurs et du mépris de l’élite bordelaise. Pour installer confiance et transparence, il faut une démocratie vivante qui écoute celles et ceux qui la vivent.

Et pour cela, Bordeaux, doit devenir la ville de mémoire et de réconciliation que nous sommes nombreux à espérer. Pour construire l’avenir, il s’agira aussi d’assumer le passé avec tous les moyens que cela nécessite.

Je veux participer à redonner espoir et écrire une autre histoire, avec les Bordelaises et les Bordelais. Une histoire où la ville protège au lieu d’exclure, où l’on respire au lieu de suffoquer, où chacune et chacun a sa place, quels que soient ses choix de vie, son quartier ou son revenu.

Une ville qui mise sur l’entraide, la justice et la préservation de nos ressources communes. Une ville qui projette sa périphérie comme quartier populaire du futur : à la fois solidaire, écologique, créatif et connecté au reste de Bordeaux.

C’est notre moment. Celui de la clarification, du courage et de la véritable ouverture. A la société civile et à la diversité. Une ville inclusive.

C’est pourquoi, avec cette première étape que je pose aujourd’hui, je tends la main à toutes celles et ceux qui veulent sincèrement construire cette alternative, toutes sans aucune exclusive. 

Il y a 25 ans, j’ai commencé ce chemin. Pour Bordeaux, en ces heures critiques, je me devais de renouveler cette ambition et de vous inviter à le poursuivre. Ensemble, prenons soin de tous les bordelais !

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