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« La colonne vertébrale de la Maison Contre les Esclavages doit être une structure archipélique qui relie tout ce qui se créée et s’invente autour de cette expérience. L’idée est de saisir une mémoire oubliée, de la réinscrire dans la matière relationnelle du monde, voir comment se produit la réaction une fois qu’on fait une lecture globale de l’histoire du monde et en ce moment-là la Maison doit être suffisamment souple dans sa conception pour évoluer avec sa propre expansion…. »
Parrain du projet d'une Maison Contre les Esclavages, présenté le 2 décembre 2019, à l'assemblée nationale française, Patrick Chamoiseau revient dans cette vidéo sur les enjeux majeurs de la mémoire de l’esclavage colonial occidental en France. Du texte fondateur initié par lui, Edouard Glissant et Wolé Soyinka, aux contenus de la future Maison Contre les Esclavages, à la loi Taubira définissant la traite et l’esclavage crimes contre l’humanité, en passant aux perspectives ouvertes par la journée nationale du 10 Mai et aux différences entre « les rebelles et les « guerriers ».
Aux cotés de l'écrivaine bordelaise Anne-Marie Garat et d'un comité de soutien réunissant élu-e-s et personnalités, le projet d'une Maison Contre les esclavages est présenté ce lundi 2 décembre à l'Assemblée Nationale Française.
C’est une date très symbolique qui a été choisie pour la conférence de présentation du projet de Maison Contre les Esclavages. Le 2 décembre a été désigné par l’ONU comme Journée internationale pour l’abolition de l’esclavage. Elle commémore l’adoption par l’Assemblée générale, le 2 décembre 1949, de la Convention pour la répression et l’abolition de la traite des êtres humains et de l’exploitation de la prostitution d’autrui. L’objectif de cette Journée est d’éradiquer les formes contemporaines d’esclavages telles que la traite d’êtres humains, l’exploitation sexuelle, le travail des enfants, les mariages forcés et le recrutement forcé d’enfants dans les conflits armés.
La Maison Contre les Esclavages-Bordeaux a pour objectif d’actualiser le long combat pour l’abolition de la traite négrière et de l’esclavage colonial et de débattre des enjeux contemporains. Loin d’être linéaire, cette histoire, qui dure plusieurs siècles, connait des vic connait des ruptures, des revers et des victoires et concernera plusieurs continents.
Le combat contre l’esclavage relie d’un continent à l’autre, des hommes, des femmes et des enfants de tous les peuples. Leurs stratégies et leurs résistances sont toujours une source d’enseignement contre un système qui utilise toutes les ressources idéologiques et médiatiques pour se justifier et se maintenir.
Aujourd’hui, les Nations Unies donnent le chiffre de 45 millions de personnes en situation d’esclavage (2016), et cela malgré les avancées dans le droit, l’humanitaire et les technologies. Il est de notre devoir de rester vigilants et de poursuivre le combat pour une abolition totale et définitive des formes de servitude et d’esclavage.
Basé à Bordeaux, premier port colonial et ville française qui a le plus profité de l’exploitation de la main d’œuvre africaine et caribéenne, ce projet revêt une dimension internationale.
Connaître l’esclavage d’hier pour combattre l’esclavage d’aujourd’hui : voilà effectivement un réel enjeu de société pour une humanité durable. Le crime contre l’humanité sur lequel s’est bâtie la prospérité de l’Europe a bouleversé la face du monde. Le commerce et l’esclavage des noirs et de leurs descendants continue d’accoucher de monstres. Aujourd’hui, si la traite n’existe plus, l’esclavage perdure sous diverses formes, plus ou moins récurrentes avec des conséquences pour les êtres humains toujours aussi horribles et insoutenables.
Intervenant en France et au Sénégal depuis plusieurs années, notre réflexion sur cette situation paradoxale nous a amené à mettre en forme un projet concret répondant à cette problématique : LA MAISON CONTRE LES ESCLAVAGES. Nous le préparons depuis 20 ans. Il sera le premier lieu en France dédié au combat contre ce passé toujours présent. A Bordeaux, nous avons lancé une campagne de financement participatif en septembre 2019 lors du festival Climax, en présence de Raoni Metuktire, Audrey Pulvar, William Bourdon et Nicolas Hulot.
Vous pouvez participer à la campagne de financement sur la plateforme sécurisée HelloAsso: https://www.helloasso.com/associations/memoires%20et%20partages/collectes/pour-une-maison-contre-les-esclavages-bordeaux
Pensé comme un mouvement participatif et une mobilisation des forces sociales, politiques et culturelles, le MCEBordeaux intègrera une école des mémoires, un espace d’exposition, de documentation, de réflexions, de débats, de créations et de fêtes.

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