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Pourquoi Victor ? Je sais pas. Par contre Le vecteur, j’ai une vague idée. Tout a commencé il y a peu de temps en vérité. Un beau matin, je me réveillais avec un vecteur dans le fion. Curieux. Un vecteur, oui mesdames messieurs. Ce truc qui ressemble à une flèche et qu’on apprend à dessiner en maths et physique dès le collège.
Etrange affaire. Un vecteur dans le fion quand même. A priori ca pique. Pourtant je ne fus saisi d’aucune gène. Troublant. Agaçant même. On ne peut quand même s’introduire chez les gens comme ça. Fort justement, j’allai voir le docteur afin de lui signifier la chose. A ma grande surprise, il m’apprit que je n’étais pas le seul. A vrai dire, nous étions tous dans le même cas. Lui-même s’était retrouvé un beau matin avec un vecteur dans le fion.
La situation devenait inquiétante. Comment expliquer que nous nous retrouvions tous avec un vecteur dans le fion, sans même avoir senti quoi que ce soit ? Je ne sais pas. Je ne sais toujours pas. Mais il y a quand même quelques trucs que je sais, et que je souhaite vous faire partager.
Chat GPT ? C’est moi.
La pomme de Newton ? C’est encore moi.
Les neurones de la pensée ? C’est toujours moi.
La géométrie dans l’espace ? On s’en fout, mais c’est aussi moi.
Vous ne pouvez pas me rater. Je suis dans tous les bons coups, trajectoire, cerveau, IA. Il faut reconnaitre que je suis d’une efficacité déconcertante. Il n’y a pas meilleur que moi pour raconter des histoires avec un minimum de mots. Ma méthode de travail ? Je saucissonne le réel, la pensée, ou l’imaginaire, et je pends au plafond. Un peu dans le même esprit que les saucisses de Jevons, certes moquées par Poincaré (le mathématicien).
Vous pouvez dire que je suis un automate. Un genre de Frankenstein avec une machine de Turing dans le fion, encore. Vous pouvez dire ce que vous voulez. Sauf que moi, j’habite un magnifique espace vectoriel, meublé d’objets formels qui n’existent nulle part, hésitant entre surréalisme et dadaïsme. D’ailleurs, certains sont jaloux. Pour eux, je ne suis pas Victor le Vecteur, mais Victor le bâtard fils d’une mathématique abusée par les techno - scientistes. Mais d’autres estiment pourtant que la relation était consentie entre une mathématique frustrée et le Diable scientiste, je serais Robert le Diable et non pas Victor le Vecteur.
Je suis gentil ou méchant ? Je sais pas. Mais j’ai de grands projets pour vous. En deux ou trois produits scalaires, je vous promets que je vais vous simplifier la vie. D’ailleurs, je pense même que je vais vous la confisquer. Ce sera bien plus pratique, pour vous comme pour moi. Je vais vous projeter orthogonalement contre le mur, afin que le produit fasse 0. Vous me remercierez plus tard. Je pense même que vous en redemanderez. Vous semblez tant vous complaire dans la vectorisation toujours plus invasive de vos existences.
« Le vecteur est une flèche, d’une certaine longueur, d’un certain sens, et qui va dans une certaine direction que personne ne connait », chercheur qui cherche