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Billet de blog 3 juillet 2024

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Ma vie sur l’étagère

Nous les objets n’avons plus rien à dire aux Hommes. Ce sont eux qui nous encombrent désormais. Bientôt, ils prendront la poussière à notre place. Et nous passeront devant eux sans faire attention.

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Illustration 1

Posé là sur l’étagère

Je prends la poussière

J’attends que ça vienne

En mode fougère

 ...

Des mains me frôlent

Des regards me croisent

Et puis s’en vont

Moi je reste là

... 

Mais ne vous méprenez pas,

Ni amer ni aigri, je suis zen

Plus aucun usage à honorer

Les Hommes m’ont oublié

 ...

Avant je changeais de valeur,

En changeant de propriétaire

Maintenant c’est l’inverse

Merci Marcel pour ta cuvette

 ...

Tiens, un nouveau copain

Là à ma droite, t’es quoi toi ?

On dirait un bouquin,

Tu fais voir ?

 ...

C’est quoi? ….un roman ?

Tournes un peu pour voir

…« La couleur de mon slip »…

Ok

 ...

Après tout pourquoi pas

La littérature est en rut parait-il

Tant de sujets à traiter

Peut pas traiter que du ronflant

 ...

Et puis ça me change du précédent

« Le système des objets »

Marrant qu’il ait fini sur l’étagère

Jamais eu le temps de finir

 ...

Mais il est plus là,

Une main a dû passer

A moins qu’il soit tombé

Perte d’équilibre, sujet tordu

 ...

Au fait, en dessous y a plus personne

Là l’étage en dessous, vide

Pourquoi, je sais pas

Tout dégagé du jour au lendemain

 ...

Hier encore, j’entendais pourtant ce chat

Pas le vrai, le faux celui au bras mécanique

En haut en bas, en haut en bas

Débile

 ...

C’est quand même embêtant tout ça

Du jour au lendemain, plus rien

Ca aurait très bien arriver à mon étage

J’ai la hantise du grand rangement

 ...

Je sais bien que c’est le lot de tous,

Mais partir sans réponses c’est absurde

Qui m’a posé là ?

Pourquoi si haut ?

Quelqu’un me prendra t’il jour ?

 ...

Tiens, de l’ombre…

Je parie sur le rideau qui a été tiré,

Impossible de voir de là

Mystère, un de plus

 ...

Un peu d’ombre du coup,

Ca va, l’ombre j’aime bien,

Elle cache ma poussière

Car on ne m’astique jamais

 ...

J’aimerais bien tomber aussi

Pas tout en bas car on est haut,

Mais juste à côté, là près du bouquin

pour changer de point de vue

 ...

Juste par curiosité,

Pour me distraire un peu,

Puisqu’il ne faut plus compter sur les Hommes

A quoi nous servent – ils au fond

 ....

Nous les objets n’avons plus besoin d’eux

Ce sont les Hommes qui nous encombrent désormais

Bientôt, ils prendront la poussière à notre place

Et nous qui passeront devant eux sans faire attention

 ...

Ils flotteront autour de nous, 

Comme nous jadis flottions autour d’eux

« A mesure que les supplices deviennent plus cruels, les esprits humains s’endurcissent.

Comme les fluides, ces esprits se mettent toujours au niveau des objets qui les entourent », Beccaria

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