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Billet de blog 1 juin 2022

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La camisole : de feutre et d'âme

Me voilà consultant une petite note que j'avais consignée me rappelant un épisode que je n'avais plus en mémoire. Lorsque que j'étais d'animation, le vendredi midi, dans la cour avec les 3èmes, j'ai eu à m’interposer physiquement face à une élève, qui voulait en découdre avec une paire de ciseaux.

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Je ne pensais pas faire ça.

Je n'avais pas écrit encore un seul caractère sur cette page blanche, qui l'était restée depuis 2 jours, pourtant je savais qu'il y avait quelque chose qui se devait de venir.

Hier, j'étais sans doute trop fatigué. J'ai écouté de la musique, et puis finalement, je me suis endormi.

Mon rythme du week-end était resté.

Aujourd'hui, j'ai continué ma routine. Sans regarder plus en amont ce que j'aurais envie d'écrire et pourtant déjà, me voilà, enfin, face à face avec mon écran et le clavier lui faisant l'angle.

J'ai donc décidé, malgré ma fatigue, de mettre de la musique, de me replonger dans une pêche aux souvenirs. C'est donc tout naturellement que j'ai réécouté quelque chose d'ancien, de 2013, que j'écoutais lorsque j'étais sur la route entre Auxerre et Dijon. Plus simplement lorsque j'utilisais ma voiture régulièrement en 2016, une éternité déjà.

Me voilà consultant une petite note que j'avais consignée me rappelant un épisode que je n'avais plus en mémoire. Lorsque que j'étais d'animation, le vendredi midi, dans la cours avec les 3èmes, j'ai eu à m’interposer physiquement face à une élève, qui voulait en découdre avec une paire de ciseaux. Rien de bien considérable en soi, chacun sait, lorsqu'il fait ce travail, qu'il y a, à vivre, ce genre de chose et plus encore. Ce dont je me souviens, c'est que j'étais de surveillance dans une cour qui juxtapose le self, et qu'il n'y avait qu'un seul passage pour y parvenir autrement que par la porte de sortie du même endroit, passage obligé pour tout les élèves demi-pensionnaires ayant effectué leur ravitaillement.

Cette élève n'avait pas très bonne réputation. Elle était impulsive, physique et bagarreuse. C'est un peu le stéréotype de la fille que l'on retrouve se battant dans des vidéos de rixes, de règlements de comptes.

Elle était placée en foyer. Il y avait là un passif. De toute manière, les éléments définis plus haut exposent déjà la présence d'une problématique.

Ce que j'ai noté c'est que ce jour là (je l'avais appris plus tard) elle s'était invectivée avec une fille dans le réfectoire, qu'elle avait fini par en sortir, et qu'elle souhaitait y retourner pour régler ses comptes. Elle était déterminée, en furie. Et sur l'instant, ce n'est que la voix de ma collègue qui m'a aidé à comprendre, je n'ai pas compris. J'ai seulement été à son contact. Faisant usage de la force. Pas pour lui faire mal, ni même pour chercher par tous les moyens à la neutraliser. Seulement pour lui barrer le passage. Pour essayer de la raisonner. Je n'ai pas cherché à me dire qu'il y avait un risque, que j'aurais pu en prendre un. J'ai agi. Et c'est en faisant cela que j'ai compris, compris le plus important.

Illustration 1
Maria Helena Vieira da Silva La Ville nocturne (Les Lumières de la ville), 1950 © Maria Helena Vieira da Silva

Aujourd'hui, je me suis mis à regarder la saison 2, d'En Thérapie (5/35 épisodes pour l’instant) la série d'Éric Toledano et Olivier Nakache. Je garde un vague souvenir de la saison 1. En vérité, elle m'avait énormément marqué pourtant, entre temps j'ai vu la série Israélienne originale, BeTipul en VOSTFR, cela m'a aidé à m'en remettre.

Le temps étant passé, j'ai oublié les personnages et leurs relations. Ce que m'évoquais leur souvenir.

Et puis, en lançant le premier épisode, je me suis rappelé à quel point l’interprète du docteur Dayan, Frédéric Pierrot, jouait excellemment bien. Tout comme j'ai été peiné de voir Charlotte Gainsbourg au casting, non que j'ai quelque chose contre l'actrice, mais j'ai encore en mémoire son soutien plein et entier à Emmanuel Macron lors de l’élection précédente... Néanmoins, après ces premiers épisodes, bien que ma préférence aille à Suzanne Lindon (fille de Vincent et de Sandrine Kimberlain) que je découvre pour la première fois à l'écran, l'écriture et la mise en scène sont toujours particulièrement réussies.

Et c'est encore là, que le plus important reparait :

La colère,

                le doute,

                              la culpabilité,

                                                     l'amour,

                                                                   la mort,

l'impuissance.

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