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Billet de blog 15 juillet 2022

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Reproduire, refaire, est ce la même chose ?

Un quidam s'approchant de Sitting Bull tout à la coupe d'un arbre, lui demande : "Si je te vends ma meilleure hache pour couper ton bois, tu pourras gagner du temps et dans le même temps qu'aujourd'hui, couper d'avantage !" Sitting Bull lui rétorque alors paisiblement : "Que pourrais-je faire de couper d'avantage lorsque je peux couper ce qu'il suffit."

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Quand on se sent bloqué, c'est qu'on croit qu'on devrait faire.

C'est par cette réplique empruntée à une vidéo de SolangeTeParle que je choisis de commencer ma riposte.

Il était entendu, que le billet de la semaine dernière, écrit par avance, n'avait pas eu simplement comme écho la réaction épidermique d'un lecteur, il y avait aussi, ici, place net à l'écho de sa (re)production.

Lorsque je pense à la production j'évoque le fordisme, la standardisation, les chaines de production et bien évidemment la société de consommation.

Lorsque je pense à la reproduction j'évoque l'erreur, manifestement.*

C'est d'autant plus parlant que si l'on pense la reproduction comme dans son acception commune (en vérité sa méconception), comme l'action visant à la perpétuation de l’espèce, autrement dit comme la sexualité confisquée au regard de la religion et son crédo, alors cette première phrase* semblera, pour certains, insupportable.

En tout et pour tout, il me semble important de faire un crochet vers ce que je pensais sur le chemin de terre que j'emprunte quotidiennement :

- Les États-Unis d’Amérique sont un pays qui ne s'est pas encore séparé de son affect religieux.

- Et que c'était la raison qui justifiait alors son tempérament maladif : d'être une nation bienveillante et démocratophile.

- Son rôle était entendu : il fallait faire régner sur Terre l'homélie que son destin charrie depuis l'aube de sa création.

- Comme autant de raisons d'être enfin absout pour son péché originel que celui d'avoir converti une terre qui n'était pas la sienne.

Je me dis aussi, en repensant à la vidéo de présentation de la chaine d'Aldo Sterone, que les Etats-Unis ont tenté d'expurger la diversité culturelle et ethnique de sa population par une conversion1 forcenée de ses ouailles au capitalisme.

Un quidam s'approchant de Sitting Bull tout à la coupe d'un arbre, lui demande : "Si je te vends ma meilleure hache pour couper ton bois, tu pourras gagner du temps et dans le même temps qu'aujourd'hui, couper d'avantage !"

Sitting Bull lui rétorque alors paisiblement : "Que pourrais-je faire de couper d'avantage lorsque je peux couper ce qu'il suffit."

Que ce capitalisme donc n'est que la continuité de droite lignée des colonialismes de France, d'Angleterre, des Pays-Bas, d'Espagne et du Portugal qui ont tour-à-tour reconquis2 les Amériques, l'Afrique, l’Océanie et une grande partie de l'Asie. Eux mêmes hérités d'époque d’hostilité et de conflit permanent, héritage d'une terre qui fut le théâtre des plus nombreux conflits recensés dans l'Histoire3.

Ma théorie était alors de me dire, que les colons d'hier, qui n'étaient peut-être ni plus ni moins en odeur de sainteté, on fuit vers la destination qui s’avérera la plus féroce et la plus avancée de l'histoire. Une décadence tout aussi majestueuse en sera son pendant.

On ne peut comprendre l'histoire d'aujourd'hui, sans connaitre l'Histoire - d'hier. Si les États-Unis ont une histoire très jeune vis-à-vis des autres nations, il en va de même pour l'Islam sur le plan des religions, ce serait oublier que l'histoire d'une génération n'est pas totalement comprise par l'histoire de celles qui l'ont précédée.

De même qu'il serait vain et inexact de dire qu'il est connu, celui qui est ressortissant d'un tel ou tel autre pays, parce que son histoire d'aujourd'hui semble préhensible au regard de celle d'hier. Un Russe, n'est pas la Russie. De même que l'idée d'un arbre n'est pas l'idée de tous les arbres, ne serait-ce alors même que celle d'un seul sujet d'une même essence.

La reproduction, n'est pas dans le fait de refaire à l'identique, mais dans l'idée que l'on se devrait de refaire à l'identique.

Or l'on fait toujours différemment, hanté par l'idée de reproduire à l'identique.


1 Convertir, c'est tuer ; convertir c'est faire disparaitre, c'est refuser la différence de l'autre, refuser qu'un autre existe. Alors on le converti à ce qu'on est, de ce qu'il est, donc il n'est plus lui même. Verbatim de la vidéo d'Aldo.

2 Clin d’œil malicieux à la Reconquista espagnole, tout en voulant rappuyer le fait non moins évident qu'un territoire (re)conquis est avant tout un territoire préalablement détenu. 

3 https://www.youtube.com/watch?v=HK5OsDWYJmQ (cela manque sans doute de rigueur mais c'est déjà un élément de départ) Tout à la discrétion de ce qu'est l'Histoire, écrite nécessairement (donc prime l’écriture sur l'oralité), ayant survécu (prime à la légitimité) et se rappelant qu'il y a une déformation anthropocentrique des enseignements de l'histoire, endémique à chaque pays.

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