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Billet de blog 16 juin 2022

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Le souffre de l'info

Denis Robert est débarqué, lui aussi de "Le média", et se retrouve porté au terme de sa retraite forcée à préparer par le biais d'un financement participatif l’émergence d'un nouveau média : "Blast, le souffle de l'info".

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

De vous à moi, j'ai découvert Denis Robert avec l'affaire Clearstream. En 2001, j'avais 11 ans. Autant dire, que le nom du bonhomme n'était pas encore bien ancré dans ma tête. Je me souviens avoir recouvert la mémoire, au détour d'une interview1 il y a plus de 3 ans, sur la chaine YouTube, Le Média2, chaine d'information pilote issue d'un financement participatif, apparentée à la France Insoumise. J'avais de cette chaine, précédemment fait la connaissance de certaines figures récurrentes de la gauche radicale, et en particulier celle de Serge Faubert.

Denis Robert, avait été investi en tête de la rédaction, le 17 avril 2019, en lieu et place d'Aude Lancelin3, précédente directrice de la rédaction qui après avoir fais ses armes au Nouvel Obs, puis à Marianne, finira après un retour au Nouvel Obs, licenciée dans des conditions qui préfigureront les tourments à venir de la presse généraliste, liés aux problématiques d'influence de leurs multimilliardaires propriétaires. Ironie du sort, si ce licenciement aura permis à cette dernière d'en tirer recette par l'intermédiaire d'un livre (Le Monde libre) et du Prix Renaudot, elle aura vécu au terme de son aventure dans Le Média, une fin toute aussi tumultueuse. Mme Lancelin recréera par la suite un média indépendant, QG4, qui connaitra un succès plus confidentiel.

Ma première impression sur Denis Robert, c'est qu'il était assez agaçant, à couper sans cesse son invité. Qu'il prenait la parole, beaucoup trop, même si c'était aussi le signe, qu'il turbinait, qu'il n'était pas indifférent à son interlocuteur. Et puis, j'ai fait la découverte de ses "face caméra", lors de ses éditos. Et mon regard à changé. Un fond et une forme atypique, un personnage plein de bonhomie avec un certain bagou et au final assez attachant. Le ton était donné. Il fallait voir et attendre avec une certaine fébricité la prochaine chronique.

Puis, patatras.

De nouveau le couperet tomba.

Denis Robert a été débarqué, lui aussi de Le média, et se retrouvait porté au terme de sa retraite forcée à préparer par le biais d'un financement participatif l’émergence d'un nouveau média : Blast, le souffle de l'info.

Il emmena entre autres comme prise de guerre, Serge Faubert et Maxime Renahy (qu'il avait lui même ramené). Beaucoup des fondateurs de ce nouveau média se trouvant être des figures influentes, dans leurs domaines de compétences, conférèrent un certain crédit à la démarche.

Assez rapidement, Blast, est lancé, en battant au passage des records pour une campagne de financement participatif.

A titre personnel, j'ai longuement hésité à y contribuer, mais quelque chose m'en a dissuadé. Un sentiment que je n'arrivais pas à ôter de mon esprit, comme si le projet était trop alléchant.

Est arrivé rapidement le lancement de Blast en date du 12 janvier 2021 et début mars de cette même année la première déconvenue, avec l'affaire Maxime Renahy, révélant des manœuvres opaques de financement par un homme d'affaire luxembourgeois, soutient d'Arnaud Montebourg. Il est à noter que cette affaire semble liée à celle d'Anticor, affaire qui consacre le financement de l'association par ce même mécène entrainant le retard du renouvellement par le gouvernement français de son agrément à pouvoir se porter partie civile.

Et, plus récemment, le licenciement de Serge Faubert, pour des soucis de conformité avec la ligne éditoriale.

Il me reste, déjà, dans la bouche comme une sensation de gâchis. L'impression que les différents partis pris, se font au détriment d'un idéal. Tantôt celui d'une éthique, tantôt celui d'une pluralité d'opinion.

Je note aussi, même si je ne cherche nullement à discréditer ce média, que j'affectionnais beaucoup par ailleurs, que des nombreux fondateurs, très peu sont actifs au sein de la rédaction, comme s'ils s'étaient un peu désolidarisés du projet.

N'en reste pas moins que si les derniers éditos de Denis Robert sont moins tranchants, plus discutables, je continue d'apprécier le travail de la journaliste Salomé Saqué et du vidéaste Pacôme Thiellement. Je remarque par ailleurs le choix de faire produire par le duo de Médiapart, Usul/Ostpolitik des pastilles du même ordre que celles produites pour le journal. Et que, semble-t-il, les audiences ont un peu faibli des suites de la dernière affaire.

Après cela pas grand chose. Moi-même, qui n'avais raté que peu de vidéos, me suis mis en marge de la chaine. Ne comprenant pas vraiment ce qu'elle cherchait.

De toutes les manières il faut voir large, regarder de tout, penser contre soi-même, sinon l'on meurt.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.