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«Le vent se lève!...Il faut tenter de vivre » Le Cimetière marin ( Paul Valéry ), 風立ちぬ, Kaze Tachinu, Château Kînz, Chateau Zînk, Zink Tchâ Eau, Mf ...

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Billet de blog 1 juillet 2020

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« Calme bloc ici-bas chu d'un désastre obscur. »

Cordelia est morte ... Le roi Lear est mort ... La reine est morte ... Ensevelissement ... Effacement des traces ...

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Illustration 1

                                                                   Les fleurs

Des avalanches d’or du vieil azur, au jour
Premier et de la neige éternelle des astres
Jadis tu détachas les grands calices pour
La terre jeune encore et vierge de désastres,

Le glaïeul fauve, avec les cygnes au col fin,
Et ce divin laurier des âmes exilées
Vermeil comme le pur orteil du séraphin
Que rougit la pudeur des aurores foulées,

L’hyacinthe, le myrte à l’adorable éclair
Et, pareille à la chair de la femme, la rose
Cruelle, Hérodiade en fleur du jardin clair,
Celle qu’un sang farouche et radieux arrose !

Et tu fis la blancheur sanglotante des lys
Qui roulant sur des mers de soupirs qu’elle effleure
A travers l’encens bleu des horizons pâlis
Monte rêveusement vers la lune qui pleure !

Hosannah sur le cistre et dans les encensoirs,
Notre Dame, hosannah du jardin de nos limbes !
Et finisse l’écho par les célestes soirs,
Extase des regards, scintillement des nimbes !

Ô Mère qui créas en ton sein juste et fort,
Calices balançant la future fiole,
De grandes fleurs avec la balsamique Mort
Pour le poète las que la vie étiole.

Stéphane Mallarmé, Vers et Prose, 1893

Le COVID 19  a emporté 

En 2019,
 une

 virtuelle, proche et poignante amie 

( mais ça ne s'appelait pas encore Covid, en ce temps-là, on parlait de mort de plus ou moins longue maladie, elle m'a paru foudroyante. )

En 2020,
un être précieux, tendre et violent, un lord rouge dont j'entourais de mes mains la couronne d'or et ne comptais pas les diamants et les vertus, s'est évaporé, volatilisé, dissipé ( comme retourné au désert, Covid alors s'est dit disparition ...)

Et à eux, ajoutez, vous qui lisez ce billet, tous vos morts, tous nos morts aimés, anonymes ou connus, frappés ou rescapés mais perdus dans le sable et désormais à jamais  introuvables ...

Et aux atteints par la maladie, ajoutons ceux qui ont perdu leur travail, leurs projets matérialisés, leurs perspectives d'avenir, l'histoire de leur vie sociale, leur géographie, car les routes se sont coupées, êtres qu'on met en quatorzaine, interdits de territoires, indésirables, indésirés, jusqu'à quand ...?

Et de cette pandémie, peste qui vrille notre présent, qui pétrifie nos corps et nos esprits, qui dévore notre coeur sensible, qui sait quand on sortira et  par quelle porte étroite ou grande ... ?

Covid 19, 20, 21... où t'arrêteras-tu ... ?   

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