Mon rêve familier
Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime
Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.
Car elle me comprend, et mon coeur, transparent
Pour elle seule, hélas ! cesse d'être un problème
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.
Est-elle brune, blonde ou rousse ? - Je l'ignore.
Son nom ? Je me souviens qu'il est doux et sonore
Comme ceux des aimés que la Vie exila.
Son regard est pareil au regard des statues,
Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
L'inflexion des voix chères qui se sont tues.
Verlaine

L'heure exquise
La lune blanche
Luit dans les bois ;
De chaque branche
Part une voix
Sous la ramée ...
Ô bien-aimée.
L'étang reflète,
Profond miroir,
La silhouette
Du saule noir
Où le vent pleure ...
Rêvons, c'est l'heure.
Un vaste et tendre
Apaisement
Semble descendre
Du firmament
Que l'astre irise ...
C'est l'heure exquise.
Verlaine

Agrandissement : Illustration 4

Le Crépuscule du cinéma muet, l'Aurore, Murnau ( prod W. Fox )
Under the moon
L' Aurore, éclairée comme une lampe


« C’est la mort ou la morte, Ô délices, Ô tourment ! »
Proust pourrait avoir entendu sa voix au téléphone, de sa chambre en liège...
Oisellière ( 2h39 ...)
Concert d’oiseaux
De nuit
D’un jardin
Dans l’obscurité
D’une branche à l’autre ...
- D’un arbre
Ils se répondent
Ecoutez !
Fenêtre ouverte côté cour
A l’arbre -
La mini-forêt de roseaux …
Je ne distingue
Espèces d’oiseaux
Ni végétaux
Connus, oui, familiers
Mais que nous chantent-ils là
La nuit ?
Je les écoute comme, imagine !
Oui, s’écoutent
Oiseaux du paradis
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Ouvrir au matin la porte-fenêtre
La volière s’est transportée côté jardin.
14 mai 2015 kt
Yma Sumac enchante les oiseaux !