Kaze Tachinu (avatar)

Kaze Tachinu

«Le vent se lève!...Il faut tenter de vivre » Le Cimetière marin ( Paul Valéry ), 風立ちぬ, Kaze Tachinu, Château Kînz, Chateau Zînk, Zink Tchâ Eau, Mf ...

Abonné·e de Mediapart

173 Billets

0 Édition

Billet de blog 23 novembre 2016

Kaze Tachinu (avatar)

Kaze Tachinu

«Le vent se lève!...Il faut tenter de vivre » Le Cimetière marin ( Paul Valéry ), 風立ちぬ, Kaze Tachinu, Château Kînz, Chateau Zînk, Zink Tchâ Eau, Mf ...

Abonné·e de Mediapart

Reconstruction d'un pont ...

Ce pont poursuit le « Bridge » un peu trop lourd et qui risquait de s'effondrer dans la rivière ... Il s'ouvre sur une oeuvre constructiviste russe de l'an 20 du siècle dernier en URSS, suivi d'un poème de Victor Hugo.

Kaze Tachinu (avatar)

Kaze Tachinu

«Le vent se lève!...Il faut tenter de vivre » Le Cimetière marin ( Paul Valéry ), 風立ちぬ, Kaze Tachinu, Château Kînz, Chateau Zînk, Zink Tchâ Eau, Mf ...

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Illustration 1
Vladimir Tatline, 1920 Constructivisme russe

        Le Pont

J'avais devant les yeux les ténèbres. L'abîme 
Qui n'a pas de rivage et qui n'a pas de cime, 
Était là, morne, immense ; et rien n'y remuait. 
Je me sentais perdu dans l'infini muet. 
Au fond, à travers l'ombre, impénétrable voile, 
On apercevait Dieu comme une sombre étoile. 
Je m'écriai : - Mon âme, ô mon âme ! il faudrait, 
Pour traverser ce gouffre où nul bord n'apparaît, 
Et pour qu'en cette nuit jusqu'à ton Dieu tu marches, 
Bâtir un pont géant sur des millions d'arches. 
Qui le pourra jamais ! Personne ! ô deuil ! effroi ! 
Pleure ! - Un fantôme blanc se dressa devant moi 
Pendant que je jetai sur l'ombre un oeil d'alarme, 
Et ce fantôme avait la forme d'une larme ; 
C'était un front de vierge avec des mains d'enfant ; 
Il ressemblait au lys que la blancheur défend ; 
Ses mains en se joignant faisaient de la lumière. 
Il me montra l'abîme où va toute poussière, 
Si profond, que jamais un écho n'y répond ; 
Et me dit : - Si tu veux je bâtirai le pont. 
Vers ce pâle inconnu je levai ma paupière. 
- Quel est ton nom ? lui dis-je. Il me dit : - La prière.
               Victor Hugo

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.