André Wilms, H Müller et les rockers
Imaginez Prométhée enchaîné aux rockers ( au rocher ) sous sa montagne d’immondices, - une puanteur - , les siens, ceux de l’aigle qui lui mange le foie, et l'excrète, imaginez le corps tendu de l’acteur projetant le texte sous l’arbre à cigales du soir du musée Calvet. Il dit le texte et l’ayant dit, il le redit, boucle parfaite ... et répétée. Prométhée, s’il s’écoutait ne se détacherait pas de sa paroi dont il est devenu strate, déjection, minéralisé. Prométhée de pierre que porte Héraclès sur son dos et Wilms, le texte ! Magnifique lecture rockée !
Cloître Saint-Louis
Sous l’arbre à cigales de jour Platon résonne,
Badiou
l’a lu et réécrit, le texte en est devenu acte théâtral, tous les midi-le-juste accablé de chaleur, sur des banc de bois et de pierre, le spectateur l’attend. Alors un à un les porteurs de paroles vont se dresser, s’interpeller, politiques et poétiques. Ce jour-là c’était la cité des femmes qui se levaient, et à la fin, quelqu'un ( homme ) lançait au ciel « Où est la sortie de ce monde obscur ? Où est le vrai jour ? » Cet autre jour, on le reconnaissait dissimulé sous la lumière, le créancier des Grecs... Phrases cueillies : L’homme oligarque est « incorporé vivant au capital » ou encore « Attention, danger, poésie ! »
Théâtre & Cinéma Mise en scène d’un corps amoureux ( Fragments de Barthes) trois beaux acteurs, l'un le premier, il est danseur (et co-écrit la mise en scène ), il se déploie tout en mouvements répétés : corps qui tombe au ralenti puis se relève, puis retombe puis se relève, ( comme dans un film en accéléré, ses cheveux en particulier épousent la vitesse ), en même temps qu’on l’entend dire, à peine ( surtout la voix off ) des extrait du texte de Barthes obsessionnalisés. Le danseur a donné le la. Ont suivi deux femmes habitées, voix au diapason : souffle et articulation sous la lumière exactement, corps parfaitement présents : ensemble magique ! C’est la sphère bleue, (compagnie d'Avignon ).
Et Virginie Despentes
King Kong Théorie incarné par trois comédiennes, les Grâces, les Parques, les Furies, qui reprennent le texte très exactement et parfois très théoriquement ( car théorique, il l'est aussi évidemment ), seuls ajouts, des projections vidéos, des tenues particulières, très nues, très chères ou à la fin tenues, d'usage ordinaire; le jeu est impeccable des comédiennes, mais Viginie Despentes, écoutez-la interviewée par exemple sur Rue 89 !
p.-s. d'autres spectacles, une autre fois ...