

rouge grenade qu'elle tient dans la main et dont elle mangea six grains ...
Perséphone est allongée sous la terre, chez son époux Hadès, maître des Enfers, sa mère Déméter la cherche dans les champs ouverts, à l'air libre ; dehors c'est l'été, dedans c'est encore l'hiver, si elle en sort, l'infante défunte va renaître ...
( Cent ans auparavant ... poème aux abeilles : )
Prends dans mes paumes, pour ta joie,
Un peu de soleil et un peu de miel,
Les abeilles de Perséphone nous l'enjoignent.
On ne peut détacher la barque non amarrée,
Ni entendre l'ombre chaussée de fourrure,
Ni vaincre, dans la vie épaisse, la peur.
Il ne nous reste plus que ces baisers
Velus comme les petites abeilles
Qui meurent à la porte de la ruche.
Elles bruissent dans les fourrés limpides de la nuit,
Leur patrie est l'épaisse forêt du Taygète,
Leur aliment: le temps, la bourrache, la menthe.
Prends pour ta joie mon sauvage présent,
Ce pauvre collier sec d'abeilles mortes
Qui ont transformé le miel en soleil.
Tristia novembre 1920
Ossip E. Mandelstam, Simple promesse, choix de poèmes 1908-1937, traduits par Philippe Jaccottet, Louis Martinez et Jean-Claude Schneider, La Dogana.

Agrandissement : Illustration 4


Agrandissement : Illustration 5


,,
@@
Écrit en écho à mon billet d'août 2015 Les Filles de Perséphone
Ni filles, ni fils, ni fruits, ni fleurs, aucune récolte espérée, juste un fil de temps ...
+++++++++