De la même manière que les fachos se plaignent encore de ne pas avoir le droit à la parole, alors qu'ils occupent la quasi-totalité de l'espèce médiatique, on a ces pro-vaccins qui passent leurs journées twitesques à pleurer parce que le monde a perdu la raison. Si on regarde quelques sondages, qui valent ce qu'ils valent, mais aussi simplement autour de soi, ils sont pourtant juste dans le vent, des gens sérieux bien à la mode, car c'est une forme de mode hystérique que de hurler son statut vaccinal, puis d'essayer d'en trouver un sur qui pointer l'index en criant "au bûcher !".
Pire encore, on se doit de pointer tous les méchants, comme ceux qui n'ont pas la décence de faire semblant de se soucier des autres. Prenons une personne que j'avais l'habitude de respecter: Dan Israël, de Mediapart. Hier j'écarquille mes yeux tout terrifié de le voir tweeter ça:
"Tu as mal à la tête ? On aura les résultats dans une demi-heure"... dit la mère non masquée à sa fille de 9-10 ans qui sirote un chocolat chaud, dans le café à 75 cm de moi.
Cela n'a pas manqué sa cible, ce public de suiveurs prêts à aboyer dès qu'on leur fait signe...
On pourrait objecter que les gens sont tous supposés être vaccinés dans le café, ou du moins prendre leurs responsabilités et assumer. On pourrait aussi dire que si la majorité des gens respectaient les gestes barrières et l'isolement, on n'aurait pas 200000 contaminations par jour et que le petite fille n'est pas la pire, comparée aux gens vaccinés qui n'en ont plus rien à carrer de se protéger, cessant donc de protéger les autres.. On peut même penser que cela ne fait aucun sens d'en parler sur Twitter, cette petite lâchetée facile qui nous évite de voir le regard de la personne qu'on incrimine lorsqu'on l'invective. Ou certains diraient qu'il aurait fallu la dénoncer aux flics, comme cette petite fille qui a posé trop de mauvaises questions sur la mort du professeur... In fine, dans l'absolu d'une complexité de la Vie qui nous échappe, on devrait même avoir le droit de penser qu'elle pourrait rendre service en contaminant peut-être avec Omicron, moins dangereux, et en participant ainsi à l'immunité collective.
Que ce soit clair, je suis triple-vacciné, parce que j'ai choisi de ne pas être emmerdé et parce que je ne suis pas sûr, contrairement à d'autres, de mes opinions. Mais il est devenu absolument insupportable de voir une majorité de gueulards s'auto-proclamer du camp de la raison sous prétexte de connaître la vérité absolue de la science. Si les arguments choisis par l'espace médiatique pour représenter les non-vaccinés sont pour le moins pénibles, on ne devrait pas cesser de s'interroger, encore moins de débattre avec sérénité. Or les mêmes qui hier s'insurgeaient contre les experts auto-proclamés de la télévision, leur vouent aujourd'hui un culte en les nommant "experts scientifiques dont l'opinion est irréfutable". Il serait marrant qu'on découvre demain qu'Omicron étaient le meilleur moyen d'avoir une immunité collective naturelle et qu'on a tout fait pour l'en empêcher, parce que trop pressés d'avoir raison....
Au-delà même des aspects scientifiques, il y a ceux politiques. Malgré les affirmations définitivistes de chaque camp, on ne sait ce qui se serait passé si on avait tous été vaccinés, l'hôpital étant exsangue indépendamment des 3000 ou 4000 non-vaccinés en réanimation aujourd'hui. Le gouvernement a tout intérêt à trouver un ennemi pour masquer sa casse de l'hôpital publique, au même titre qu'on faisait une bonne petite guerre aux voisins ou au minorités à d'autres moments de l'histoire. Le plus triste, mais pas le plus étonnant, est qu'une grosse partie de la gauche à rejoint largement le gouvernement dans cette démarche, en ignorant les statistiques disant que ce sont les plus faibles de la société qui ne sont pas vaccinés, en oubliant donc que la gauche doit toujours défendre le plus faible.
J'ai essayé de comprendre cette dérive et elle m'a rappelé étonnamment le monde de l'entreprise. La langue de bois utilisée par les managers pour masquer leur incompétence, mais aussi pour faire diversion dans la violence de leur gestion, est malgré tout assimilée, intégrée et admirée secrètement par l'ensemble des travailleurs. C'est être un vainqueur que d'avoir le droit de la parler. Ainsi, c'est être une personne sérieuse que de suivre la science (des vainqueurs), le peuple, la patrie et son chef. J'avais le sentiment que le fascisme, ou du moins une certaine forme de dictature, ne pourraient être mis en place aujourd'hui que par des fachos ou par leurs acolytes, comme Macron. La vérité est que le peuple tout entier, apeuré, a minima par la perte de son confort, si ce n'est plus, est mûr pour une petite dictature si bien concoctée, comme en ce moment.
Il y a toujours ce gars de gauche qui va me dire: "la Chine, ça c'est une vrai dictature, alors arrête de divaguer". Question de patience.
Il se trouve que les non-vaccinés ont souvent les mauvais arguments: ils prétendent avoir la liberté de ne pas se vacciner, ce qui est faux dans l'absolu et combattu comme tel par le camp des raisonnables, mais qui est tout à fait juste aujourd'hui: à date, ils respectent la loi. Alors que le président et une partie du peuple, fusse-t-elle majoritaire, s'affranchissent de la loi pour appeler à la punition de ceux qui ne sont juste pas d'accord avec eux, est un signe de fascisme.
Bien sûr, la loi pourrait suivre, mais j'ai envie de leur dire, allez-y les mecs. On en reparle dans dix ans. Car la plus grosse erreur de tous ces gens de bien est de ne pas comprendre que cette histoire de vaccin valide définitivement une technocratie ou la techno-science sert à contrôler et à dominer.
Il faut se méfier de ceux qu'on prend pour des fous. Lorsqu'un anti-vax déclare sans vergogne que le vaccin contient une puce 5G, il est fou. Mais on nous a appris à ne pas oublier que les fous sont aussi une métaphore de la sagesse et, à condition de savoir comprendre ce qui les turlupine, on devrait prendre garde à leur avertissement.
Évidemment, il n'y a pas de puce 5G qui vaille, mais les contraintes sanitaires, vaccin inclus, servent largement à instaurer un contrôle de la population AVEC l'assentiment de cette population, ce qui est encore plus subtil et plus dangereux que la seule violence policière, par exemple.
J'ai répondu à Dan Israël, entre autres, qu'il est vital de savoir agir et parler en fonction du contexte. Dans l'absolu, on a tous cette petite haine de celui qui n'en a rien à faire de nous. Mais il y a des moments où il faut réfléchir avant d'aboyer, prendre le temps de peser les subtilités de la situation et faire preuve de sagesse. Remarquer, je ne peux plus utiliser le mot "raison", il est prix par des fanatiques.