Serait-il inconvenant et malvenu de procéder à une petite comparaison entre ce que fut la gestion administrative de la logistique exterminatrice de l'Allemagne nazie, et celle de l'industrie capitaliste contemporaine ?
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Il semble en effet que la question de la répartition et de la division des tâches menant au même processus destructeur, permette que celui-ci se produise en l'absence de réaction de celles qui y participent et le nourrissent. La chaîne administrative et ouvrière du système, fractionnée comme il se doit, permet d'absoudre leurs membres de toute réflexion autour de la nature de leur fonction. Elles peuvent, aussi bien signer le document permettant le transit des déportées que la livraison ou la production d'armes. Ce que je veux dire c'est que le système entraîne chacune d'entre nous à participer à l'énorme catastrophe en cours. Et de nous rendre ainsi complice en toute bonne foi. On peut donc s'agiter et dénoncer l'irresponsabilité de nos dirigeantes ; ne sommes-nous pas aussi irresponsables en choisissant d'y collaborer ? C'est d'autant plus compliqué que nous voilà tenues par la nécessité de subvenir à nos besoins et ceux de nos proches. Le "pas de côté" nécessaire pour mettre un terme à ce cycle infernal est d'autant plus difficile à faire...
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