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Billet de blog 28 avril 2017

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DE L’ABSTENTION COMME ARME POLITIQUE - 1ÈRE PARTIE

Alors quoi ? Qu’apprends-je ? Que ne dit-on ? Nous serions les grouillots de la fille à papa si nous ne votions pas pour le ravi de la crèche ? Sans blague ? S’abstenir ne relèverait donc pas de l’expression d’une opinion, ce serait même un acte de collaboration. Ben voyons !

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Et qui nous balance ces fadaises ? Les mêmes qui depuis plusieurs décennies, ont répondu à l’intimation de François Mitterrand demandant dans les années 80 à certains médias d’ouvrir plus largement leurs colonnes au Front National de Jean-Marie Lepen. Sacré « Tonton » – « Parrain » devrait-on plutôt dire en l'occurrence – ancien membre du gouvernement de Vichy, reconverti opportunément dans le « socialisme » pour finalement revenir à ses premiers amours collaborationnistes.
Cette instrumentalisation du FN à des fins politiques, j’en sais d’autant plus quelque chose que j’en ai été le témoin privilégié durant mon adolescence. Un de mes oncles était devenu, depuis 1976, un proche collaborateur du borgne, qu’il avait rejoint avec son pote, Jean-Pierre Stirbois. Il y créa le torchon du parti, National Hebdo auquel il se permit d’abonner toute la famille… Plus tard, il fut le concepteur de la Fête des Bleu Blanc Rouge et devint même député européen.
Pendant les vacances passées chez ma grand-mère, je vis donc ce brave homme orchestrer la com’ du parti d’extrême-droite. Branché sur les radios, à l’écoute de la moindre info pouvant lui permettre de rebondir, il griffonnait énergiquement de brefs communiqués de presse qu’il prenait plaisir à nous lire à ma grand-mère et moi, avant d’appeler l’AFP, plutôt de la harceler. Cela faisait sans doute parti de la stratégie, l’AFP faisant certainement parti des médias sollicités par le chef de l’État.
Tonton – le mien, pas celui de l’Élysée – se ventait par ailleurs d’avoir été reçu à ce même palais. En catimini il est vrai, mais en compagnie tout de même de son patron et d’autres lieutenants encore. L’époque n’était pas aux téléphones portables, mais je parierai presque que s’il en avait possédé alors, mon oncle se serait payé quelques selfies dans les locaux de Sa Majesté. Point de traces mais quelques révélations jugées à l’époque fumeuses. Comme par exemple le fait que Mitterrand ne finirait pas son mandat parce que gravement malade. Si au FN l’on connaissait déjà la nouvelle, il est fort à parier que l’ensemble des état-majors politiques en avaient connaissance. Mais ça comme d’autres secrets présidentiels, on ne le sut que plus tard…
Pourquoi parler de tout ça ? Simplement parce que la leçon de morale orchestrée dans les médias, relayée à grands coups de déclarations des principaux(ales) responsables politiques, est proprement insupportable. Que viennent-ils/elles nous donner des leçons d’éthique quand eux/elles-mêmes n’hésitent pas à « lepéniser » leurs discours pour gagner quelques voix, d’autres – parfois les mêmes – à préférer soutenir un autre candidat que celui choisi par leur propre camp ? Intolérable boue déversée à l’encontre de femmes et d’hommes se sentant profondément trahi(e)s et orphelin(e)s d’un programme qui leur ressemblait enfin.
Réduire à la culpabilisation une décision aussi douloureuse que l’abstention permet d’en occulter les raisons la motivant. Et c’est bien commode pour la pensée dominante dont la mise en scène de ses deux créatures s’apparente bien à une planification parfaitement organisée mais dont les conséquences ne semblent pas vraiment maîtrisées.
À suivre…

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