The Discovery, film de science-fiction auquel il est d’usage d’associer le qualificatif romantique – usage dont on se fout pas mal, à dire vrai – film coécrit et réalisé par Charlie McDowell, sorti à l’occasion du 33e Festival du film de Sundance (janvier 2017).
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La vie d’Isla (Rooney Mara) est dépourvue de joie depuis le décès de son fils de cinq ans. Et on le comprend. Il n’y a rien de plus terrible que de survivre à son enfant – d’autant plus que Thomas Harbor (Robert Redford) a prouvé l'existence de la vie après la mort. Tout incite Isla au suicide et, par-là, d’en augmenter le nombre qui déjà s’accroît de manière exponentielle. Disons seulement que la découverte du professeur Harbor a provoqué un véritable tourbillon dans la société occidentale. Ou ne serait-ce pas plutôt la société occidentale qui, faute de construire de l’espoir, pousserait au désespoir ?
Les jeux d’acteur fort bien menés et l’émotion à en revendre laissent le téléspectateur se prendre facilement par le récit. On retiendra la performance de Jason Segel et celle de Riley Keought, assurément. Quant au scénario, il mérite qu’on s’y attarde. The Discovery flirte sur la vague romanesque induite par la mécanique quantique et les théories d’univers divergents – et ce n’est pas pour nous déplaire. Or, la thèse soutenue ici révèle une injustice incroyable avant d’être une faille scientifique. Si jamais après la mort, l’esprit intègre un autre plan d’existence sans pour autant changer véritablement de vie, n’est-ce pas là une injustice terrible ? Un fils d’ouvrier restera un fils d’ouvrier ad vitam æternam. Une jeune en situation de handicap restera et demeurera trisomique. Un jeune syrien fuyant la guerre restera ce même malheureux et la bienheureuse fille de Bernard Arnaud sera toujours titulaire de ses multiples comptes bancaires sans jamais avoir travaillé de sa vie. Une ignoble réalité qu’il conviendrait de détruire tant elle sert encore les puissants – à se demander si cette théorie n’est pas un peu trop marquée du sceau du [...]
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