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Le flash-back, grand outil narratif hollywoodien et procédé utilisé pour apporter au spectateur des éléments nécessaires à la compréhension du comportement des personnages principaux, a toujours sa raison d’être. Une technique qu’affectionne particulièrement Steve Dillon – le Livre 1 ne s’ouvre-il pas sur un flash-back d’ouverture ?
« - Mais non ! C’est un prologue, pourrait s’exclamer l’un de ces chroniqueurs ignares et trop sûr d’eux qui saturent les ondes radio comme les tuyaux du web.
Un flash-back d’ouverture ne peut être confondu avec un prologue, qui, certes, prend aussi sa place dans le passé mais n’est en aucun cas un retour en arrière. Aussi, lorsque Cassidy, Jesse Custer et Tulip dînent au Five Ages Diner dans le seul but de faire le point sur les circonstances qui ont permis leurs rencontres, Preacher annonce la couleur : le flash-back en sera le moteur
Toutefois, les nombreux flash-back déroulés dans le corps du récit n’ont pas la même fonction que l’ouverture. Nul doute qu’ils sont bien plus dramatiques qu’informatifs. Pour le bonheur des lecteurs, ils révéleront chez les personnages principaux, une complexité psychologique manifeste – exprimant par-là une certaine résurgence compulsive de souvenirs que la conscience tend à occulter.
Le lecteur en fera l’expérience dès le neuvième chapitre de Preacher. En s’intitulant Au commencement, celui-ci présente d’abord la rencontre des parents de Custer et l’idylle qui s’en suit. Puis, il déroule l’adolescence malheureuse du prêtre, une adolescence piétinée, torturée et sacrifiée au seul profit de sa [...]