Le journalisme, lorsqu'il est porteur de nouvelles qui jamais n'auraient dû se savoir, soulève un paradoxe infernal. Celui d'être mal vu dans le débat public alors même qu'il fait bien son travail quand il dévoile ce qu'on nous dissimule. Et le débat devient d'autant plus virulent lorsqu'il vise les responsabilités de ceux qui, mieux que d'autres, ont les moyens d'utiliser les canaux officiels de l'information, d'imposer leur vision des choses, de jouer la carte médiatique au détriment de la Justice et de la vérité. Mais alors... pourquoi un journaliste ferait bien son travail si c'est pour être insulté de « scélérat », « d'espion de la CIA », « d'infiltré trotskyste » aux méthodes « fascistes » ?
À voirces animateurs corrompus, cyniques et nauséeux de ces infects journaux télévisés, on se dit qu'il est certainement plus simple pour un bleu du journalisme de jouer la carte du conformisme en se soumettant - pire ! en adhérant - à l'idéologie de l'oligarchie en place. Car, oui, Edwy Plenel la dénonce avec virulence, cette oligarchie dans Le droit de savoir, Don Quichotte éditions. Voyez-les ! Lisez-les, ces affaires Karachi, Tapie, Takieddine, Bettencourt, Kadhafi, Cahuzac... (Foutre-bleu ! ça ne s'arrête jamais !). Et tirez-en les conclusions qui s'imposent.
Le voilà donc, le véritable objectif de l'auteur. Livrer aux citoyens les informations dont ils ont besoin pour se faire une opinion et la défendre par les urnes. Or, côté urnes, c'est la débandade.
Vrai, aussi, qu'Edwy Plenel la dénonce, cette paraisse démocratique dont font preuve les élus. Pourtant ne vivons-nous pas une troisième révolution industrielle ? Nul doute que le numérique, comme l'ont fait la machine à vapeur et l'électricité, détruira des richesses existantes, en créera d'autres. Il est déjà la source de vrais bouleversements commerciaux et géopolitiques (Julian Assange, WikiLeaks, Edward Snowden), ébranle notre quotidien en créant de nouvelles habitudes. Comme l'ont fait les deux révolutions industrielles précédentes, le numérique accélère encore le temps en réduisant l'espace. Alors, qu'attendons-nous pour rénover cette classe politique ? Car un citoyen est « capable de gouverner et d'être gouverné » Bon... Aristote n'a pas vu ma voisine. Certains le sont, capables, oui. D'autres, en revanche...
La faute à qui ? dirait alors Edwy Plenel. Pourquoi diable les citoyens ont été dépossédés des informations et des savoirs qui leur auraient permis « d'influer sur les choix politiques » ?
Edgard Morin - rappelle-t-il - parle de « révolution cognitive » nécessaire, obligeant ainsi le citoyen à relier ce qui est volontairement séparé, cloisonné, dispersé. Non ! ne séparons pas les dossiers des retraites, des 590 000 000 000,00 euros d'avoirs dissimulés au fisc français. Le lien étant [lire la suite]