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Billet de blog 10 mars 2016

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Sous le métro à Stalingrad hier soir et aujourd'hui, par une parisienne solidaire parmi d'autres

Malgré le harcèlement policier et les charges, les migrant-e-s que la préfecture voudrait faire "disparaitre" et leurs soutiens continuent à faire preuve qu'elles/ils restent solidaires et déterminé-e-s.

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Mardi soir sous le métro à Stalingrad, côté rue d'Aubervilliers, les exilé-e-s laissé-e-s pour compte de l'opération d'hébergement/invisibilisation du lundi matin se sont réinstallé-e-s non sans mal après un blocus policier de plusieurs heures.

Illustration 1
dscf9528-1 © NJ

Au cours de ce blocus il y a eu une violente charge policière pour empêcher les personnes solidaires de donner de la nourriture (du pain et des viennoiseries) aux exilé-e-s. Une camarade est tombée lors de cette charge et a du être conduite à l'hopital car elle souffre de plusieurs fractures.

De nombreuses personnes sont venues soutenir les exilé-e-s qui avaient décidé, faute de mieux, de passer la nuit là, collectivement plutôt qu'éparpillé-e-s à la merci de la police et autres prédateurs. Parmi ces personnes venues  manifester leur solidarité et montrer qu'une expulsion ne se ferait pas sans résistance, beaucoup de migrants et migrantes qui sont passé-e-s par les multiples campements établis  depuis le printemps dernier et qui vivent maintenant dans des centres d'hébergement.

La solidarité et la détermination de celles et ceux qui n'ont d'autre choix que dormir à la rue a eu hier soir raison de l'expulsion sans hébergement planifiée par la préfecture et la mairie.

Ce soir encore, ils et elles étaient une cinquantaine regroupé-e-s là sous le métro. A quelques mètres de là des barrières ont été amenées qui laissent présager une expulsion prochaine et une fermeture du lieu pour empêcher toute réinstallation. Le lieu, à savoir le trottoir sous le métro n'est évidemment  pas à défendre en tant que tel et montre d'ailleurs bien quel est l'état de nos forces collectives. Mais faute de mieux, faute de pouvoir imaginer et construire autre chose ensemble, quelque chose de plus offensif qui pourrait peut-être nous faire rêver à une société où la vie des gens ne dépendrait pas d'un bout de papier, ce bout de trottoir sous le métro aérien est pour le moment celui où se regroupent plusieurs migrants et migrantes pour ne pas être complétement invisibles et seul-e-s. Il n'y a que ça à défendre, mais c'est déjà ça. Bref, quand vous entendez qu'il y a besoin de passer sur ce bout de trottoir ou sur un autre parce qu'il y a harcèlement policier, besoin d'un coup de main ou autres (et en parlant d'autres il y a besoin de couvertures, duvets, bonnets, gants et  autres trucs chauds) n'hésitez pas même si ça semble une goutte d'eau dans l'océan.

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