Presque 300 personnes, dont la plupart sont venus du camp improvisé pas loin de la station de métro de Stalingrad, ont occupé le lycée Jean Jaurès le 20 avril sur l’avenue Simon Bolivar, dans le 19° arrrondissement de Paris.

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Au cours des deux semaines suivantes, les migrants et activistes se sont battus pour pouvoir rester dans le lycée inoccupé. Leurs arguments principaux étaient que le bâtiment du lycée était fermé et complètement vides, et offrait donc une solution idéale pour tout séjour de court terme pouvant assurer des conditions de confort minimal aux migrants.

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La décision
La réponse des autorités est venue tôt vendredi le 29, neuf jours après le début de l’occupation. Le Tribunal Administratif a jugé l’occupation illégale, sous le pretexte que l’école est en rénovation avant d'accueillir des lycéens en 2018. "C'est une occupation illégale, ce lycée était en processus de réfection. Cette occupation illégale va entraîner des retards pour le chantier” selon un membre du Conseil Régional qui ajoute qu' "On a porté plainte contre dégradations éventuelles, on ne sait pas s'il y en a".

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Un jour après cette décision, le collectif La Chapelle Debout ainsi que les représentants des occupants décident de répondre pacifiquement au jugement. Le matin du samedi 30, les portes de l’école sont ouvertes pour tous ceux qui voulaient visiter les lieux et mieux comprendre la situation des occupants, qui s'expriment en public et présentent leurs arguments.

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Pas de travail, pas de vie
Hassan (pseudo), 43 ans, est né à N'djamena, la capitale de Tchad. Il s'indigne de l’inefficacité de l’état français dans les problèmes des migrants. Tout en préparant des tasses de thé, il m'évoque sa frustration: "Je ne m’attendais jamais à être traité comme un animal dans un pays aussi développé que la France. Je ne veux rien du gouvernement français, je ne demande que la possibilité de travailler de manière légale. Sans travail, il n’y a pas de vie’’.

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Evacuation
Aprės la décision judiciaire, l’évacuation est crainte de façon imminente. Les rumeurs affirment que la police arrivera dans la nuit du 2 mai. Les occupants, activistes et residents du voisinage se sont rassemblés devant l’école afin de bloquer tout accès et montrer de la résistance face aux probables violences policières. Le début de la soirée a été marqué par des discours de solidarité.

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Durant la nuit on apprend que la police va probablement remettre l’opération à plus tard. Dans la matinée du 4 mai, des barricades sont improvisées. La police utilise des gaz lacrymogènes. Les migrants, après avoir résisté, sont embarqués dans quatre bus et emmenés vers des destinations inconnues.

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João Bolan est un photojournaliste brésilien basé à Paris.