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Billet de blog 30 mars 2016

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Evacuation de Stalingrad: De la solidarité, pas des barrières! par N. Jaoul

Le traditionnel coup de gueule post-évacuation, et pour cause: les "solutions" proposées par la préfecture et la mairie de Paris sont à l'image des barrières qu'elles laissent derrière elles: une ségrégation en acte qui n'est pas une solution à l'accueil des migrants. Alors inévitablement, tout recommence.

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Métro Stalingrad, 30 mars. La préfecture revendique 985 "mises à l'abri" et se vante de faire passer ce chiffre à 6500 depuis cet été. "C’est un devoir de solidarité, une exigence sanitaire et humanitaire, et un enjeu d’ordre public", nous dit le ministre de l'intérieur dans une association saugrenue dont seul lui et son gouvernement ont la recette et qui en dit long sur la mentalité sinistre de nos dirigeants. Et à Stalingrad, après que les services propreté soient venus passer le désinfectant, il reste quoi? des barrières.

Illustration 1
dscf9648 © NJ

Comme après chaque campement évacué depuis juin, du métro La chapelle aux jardins d'Eole, la mairie confisque les rares espaces libres et installe des barrières, privant les habitants de ces lieux. De Stalingrad à Barbès, sous le métro aérien, chaque campement laisse place à un paysage ségrégationniste fait de métal et de plastique.

Illustration 2
dscf9660 © NJ

Merci Mme Hidalgo, pour ces belles barrières. Sous prétexte de "mises à l'abri", les élus dits de gauche municipale poursuivent leur oeuvre de gentrification, à peine contrariée par la présence des migrants. Pauvres élus, les barrières sont dans vos têtes. Et pauvres de nous, qui aimerions que vous souteniez la solidarité, nous réalisons que nous vous avons un peu vite mandatés. Résultat: nos quartiers ressemblent de plus en plus à vos cerveaux karchérisés de technocrates.

Encore une fois, merci aux exilés grâce auxquels la solidarité reprend ses droits dans la rue, loin de vos bureaux. Et beaucoup de courage à eux, qui loin d'être "à l'abri", vont devoir affronter tous les obstacles administratifs que notre République dresse contre leur accueil... et qui pour une grande majorité d'entre eux viendront grossir le nombre des sans-papiers et des sans-droits.

PS: Comme toujours, en dépit des promesses de loger tout le monde, une centaine de migrants ont été laissés sans hébergement. Un campement se reformera inévitablement dés ce soir.

PPS: pour interpeller les élus municipaux sur la situation, signez et partagez la pétition.

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