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Billet de blog 1 octobre 2015

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« Contre les crimes de l’Union Européenne », appel à manifester à Paris le 4 Octobre

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 La photo de l’enfant mort sur une plage de Turquie semble avoir enfin réveillé les consciences de nombre de politiciens. Cependant ceux qui se disent bouleversés par cette image sont les même qui ont mis en place et qui maintiennent, depuis 2005, un outil paramilitaire pour « sécuriser » les frontières de l’Europe en y empêchant toute entrée, Frontex.

Frontex, dont le budget total atteint les 114 millions d’euros en 2015, est la pièce d’un dispositif plus général visant à délocaliser hors de l’Europe l’accueil et l’hébergement des demandeurs d’asile, allant de l’arrestation et du placement en rétention à l’expulsion des migrants jugés inéligibles à l’asile politique. Frontex place les migrants dans des conditions incompatibles avec le respect des droits fondamentaux.

Le 3 octobre 2013, le naufrage au large de Lampedusa a couté la vie à 366 personnes.  Plus de 2300 êtres humains sont morts noyés cet été en Méditerranée tandis que d’autres centaines sont morts étouffés dans des camions. Loin de décourager les migrants, on sait maintenant que les stratégies militaires les visant, les contraignent à suivre des routes toujours plus dangereuses et à recourir aux contrebandiers et aux trafiquants. Tout en prétendant faire la guerre aux passeurs, ces politiques de fermeture des frontières ne font qu’alimenter leur commerce. Il est donc urgent de faire barrage à cette politique illogique, irresponsable et criminelle.

Le 3 octobre n’est pas seulement le premier anniversaire de la catastrophe de Lampedusa, mais aussi le début du plus grand exercice militaire de l’OTAN depuis le 2002. En Italie, Espagne et Portugal, 36000 militaires, 60 navires et 200 avions seront utilisés pour tester une « intervention rapide », afin de pouvoir répondre, en moins de 48 heures, « aux défis de la sécurité » sur les côtes méridionales et orientales. En bref à porter une guerre préventive aux frontières de l’Europe.

Pour tous ces motifs, nous, migrants, sans-papiers, soutiens, réfugiés et demandeurs d’asile dénonçons l’indigne campagne de déshumanisation des migrants en général et appelons à une vague de manifestations européennes à partir du 3 au 25 octobre pour exiger l’abolition de Frontex, l’arrêt de la militarisation des frontières et la mise en place d’une véritable politique d’accueil, dans le respect des droits humains.

Aboubakar Soumahoro Coalition Internationale des sans-papiers, demandeurs d'asile, réfugiés et migrants (CISPM)

Anzoumane Sissoko Coalition Internationale des sans-papiers, demandeurs d'asile, réfugiés et migrants (CISPM)

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