La Cimade (avatar)

La Cimade

Association de solidarité active avec les personnes migrantes

Abonné·e de Mediapart

343 Billets

2 Éditions

Billet de blog 22 octobre 2014

La Cimade (avatar)

La Cimade

Association de solidarité active avec les personnes migrantes

Abonné·e de Mediapart

Europe forteresse

La Cimade (avatar)

La Cimade

Association de solidarité active avec les personnes migrantes

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Illustration 1

Un an après le naufrage mortifère de Lampedusa, le 3 octobre 2013, qui avait indigné toute la communauté internationale, rien n’a véritablement changé. Les naufrages et les morts en Méditerranée sont toujours une réalité, la « pression migratoire » s’est accentuée, avec plus de 100 000 personnes migrantes arrivées sur les côtes italiennes depuis le début de l’année.


Dans cette période exceptionnelle de chaos qui voit des dizaines de milliers de personnes fuir des persécutions, des zones de conflit et l’extrême misère de plusieurs pays et régions du monde, l’Union européenne fait le choix de poursuivre sa politique forteresse.

D’un côté, on ferme les voies d’accès légales aux pays de l’UE, à travers des politiques de visas de plus en plus restrictives, obligeant ainsi une partie des personnes migrantes à emprunter des filières « clandestines » ; de l’autre, sous le prétexte de cette immigration irrégulière, on poursuit le déploiement de dispositifs policiers et militaires pour contenir et empêcher leur accès au territoire européen. La boucle est ainsi bouclée.

Face à l’augmentation du nombre de migrants à ses portes, la principale réponse de l’Union européenne, en cette rentrée post élections européennes, est le renforcement des contrôles répressifs via une nouvelle opération dite Frontex plus - qui deviendra l’opération Triton à partir de novembre - et l’intensification de la coopération avec les pays de transit et d’origine des personnes migrantes. Peu importe si, loin de les dissuader de rejoindre l’Europe, les opérations Frontex ont eu jusqu’alors pour conséquence de contraindre les personnes migrantes à emprunter des routes toujours plus dangereuses au péril de leur vie. Peu importe si les accords de sous-traitance du contrôle des frontières de l’UE par des pays tiers aboutissent à modifier la législation de ces pays pour faire de « l’émigration illégale » un délit, comme c’est le cas en Mauritanie.

Depuis que l’Union européenne essaie de mettre en place des règles communes en matière d’asile et de migrations, elle a principalement concentré ses efforts et ses moyens sur le contrôle des frontières extérieures et sur la lutte contre l’immigration irrégulière, au détriment d’une politique active d’immigration basée sur la solidarité et le respect des droits fondamentaux des personnes migrantes. Les nouvelles orientations définies par le Conseil européen fin juin ne dérogent pas à cette constante. Une rupture avec les politiques migratoires européennes actuelles est urgente, mais elle ne vient pas. La nomination, le 10 septembre dernier, du nouveau commissaire européen à la migration et aux affaires intérieures - ancien ministre de la défense grec, issu du parti populaire européen de droite conservatrice - fait s’éloigner l’espérance d’un changement de cap. L’obsession sécuritaire écrase tout, y compris la capacité de l’Union et de ses États membres à se remettre en question, et repenser leur relation au monde.

Jean Claude Mas, secrétaire général de La Cimade

Un autre traitement de l’actualité des migrations, voici ce que tente de proposer chaque trimestre l’équipe de Causes communes. Chaque numéro mêle ainsi analyses, récits, témoignages et rencontres pour apporter un autre regard sur les migrations.
En ouvrant des pistes de réflexion tout en relayant les actions menées pour défendre les droits des migrants, Causes communes cherche à permettre à tous de s’approprier les termes du débat autour des politiques migratoires.
S’informer pour refuser les idées reçues, comprendre pour mieux agir

Illustration 2
Festival Migrant'scène 2014 © La Cimade

MIGRANT'SCENE 2014
La prochaine édition du festival s’intéresse également aux paradoxes de l’Europe face aux migrations.
Pour les uns, l’Europe est un idéal de construction commune, un lieu de liberté, de mobilité. Pour les autres, c’est un territoire aux portes closes, une union où l’économique prévaut sur l’humain.
Alors, l’Europe, espace de libre circulation ou forteresse ? L’« invasion », mythe ou réalité ? L’étranger, richesse ou fardeau ?
Une chose est sûre : Migrant’scène est un espace ouvert d’échanges et de dialogues.
Plus de deux cents événements vous attendent du 15 - 30 novembre 2014

2 semaines d’événements, de rencontres, de débats et de fêtes
Dans 40 villes en France, et à Rabat au Maroc
.

Toute la programmation à découvrir sur le site du festival

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.