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Billet de blog 2 septembre 2015

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Laurent Obertone se désiste de son procès contre Mediapart

Auteur de La France orange mécanique, Laurent Obertone (c’est un pseudonyme) vient de se désister purement et simplement de son procès en diffamation contre Mediapart. M. Obertone « pour des raisons personnelles, entend se désister de la présente instance et action à l’encontre de ces défendeurs », a indiqué son avocat Me Gilles-William Goldnadel dans un courrier adressé au tribunal au milieu de l'été.

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Auteur de La France orange mécanique, Laurent Obertone (c’est un pseudonyme) vient de se désister purement et simplement de son procès en diffamation contre Mediapart. M. Obertone « pour des raisons personnelles, entend se désister de la présente instance et action à l’encontre de ces défendeurs », a indiqué son avocat Me Gilles-William Goldnadel dans un courrier adressé au tribunal au milieu de l'été. Laurent Obertone avait déposé une plainte pour diffamation à l’encontre de quatre journalistes et du directeur de publication de Mediapart en mars 2013, suite à la publication d’un article intitulé « La France orange mécanique : le vrai parcours de Laurent Obertone ».

À sa sortie, en janvier 2013, La France orange mécanique – un brûlot publié aux éditions Ring qui prétendait révéler les « vrais chiffres » de la délinquance –, était rapidement monté en tête des meilleures ventes de livres d'actualité et avait propulsé son auteur sur tous les plateaux de télé. Mediapart avait alors publié, sous la plume de Louise Fessard, un minutieux décryptage de cet ouvrage qui recyclait les thèmes favoris de l'extrême droite (et dont le Front national avait d’ailleurs assuré une large publicité).

Mais un autre point nous avait interpellé et poussé à enquêter davantage : pourquoi l’auteur, présenté comme un journaliste de 28 ans, s’affichait-il à la télévision tout en écrivant sous pseudonyme ? Dans une seconde enquête, cosignée par Stéphane Alliès, Louise Fessard, Jérôme Hourdeaux et Marine Turchi, nous révélions son passé de blogueur de la réacosphère, sous les pseudos (encore !) du « Pélicastre jouisseur » et de « l'Ubiquiste ».

Sur ces blogs fermés quelques mois avant la parution du livre, ce fameux « Pélicastre jouisseur/ Ubiquiste » se montrait obsédé par la « question raciale » et la « volonté du progressisme (…) de submerger les Blancs occidentaux (...) sous un torrent migratoire ». Il s’en prenait aux Noirs qui ont une « intelligence limitée », aux homosexuels qui se « comportent eux aussi comme des animaux », aux logements sociaux et à « l’invasion de cloportes qui vont avec », ainsi qu’à l’égalité hommes-femmes. Notre article révélait également qu’Obertone était l’auteur d’un premier livre, intitulé Le Manifeste nauséabond, et publié en autoédition en février 2011, développant les mêmes thèses racialistes.

Contacté par Mediapart et cité dans l’article, Laurent Obertone avait démenti être l’auteur de ces blogs et du Manifeste nauséabond, en tenant des propos quelque peu contradictoires. Aidé par sa maison d’édition Ring, l’auteur avait ensuite organisé une vaste contre-offensive médiatique et judiciaire en menaçant de poursuites les médias se plongeant dans son parcours ou reprenant les informations de Mediapart. Il avait aussi opéré un ménage sur Internet après nos révélations, comme nous l’avions raconté dans un troisième article.

Laurent Obertone avait choisi de répondre à nos informations par l’ironie, sur le site Atlantico, le 1er mars 2013 : « Je suis encore en train d'essayer de comprendre l'histoire des quatre blogs d'il y a cinq ans et par quel miracle il existe dans la tête des bots-journalistes un lien tangible entre ces gens et moi. »« Quand les bots-journalistes de Média-tarte poseront leur dossier de trois pages sur la table du juge, ce dernier aura du mal à ne pas s'étrangler de rire, ajoutait-il. C'est d'ailleurs la dernière fois que je réponds publiquement à leurs clowneries diffamatoires, un tribunal étant mieux à même de le faire. »

Sa plainte avait été déposée. Mais il faut croire que notre offre de preuves conséquente, contenant 27 pièces, n’a pas fait rire son avocat Me Goldnadel. Deux semaines avant le procès en diffamation, prévu l'après-midi du 16 avril 2015 devant le tribunal correctionnel de Paris, Me Goldnadel a ainsi demandé et obtenu un report d’un an en raison d’une obligation insurmontable. Cette raison devait être importante tant les renvois sont rares à la 17e chambre du tribunal. Elle n'a pourtant pas empêché l'avocat de participer le même après-midi à l’enregistrement de l’émission de Thierry Ardisson, « Salut les Terriens », sur Canal Plus. Et elle a surtout permis à Laurent Obertone d’assurer tranquillement la promotion de son dernier livre, la France Big Brother (Ring, janvier 2015) et de l’édition augmentée de La France orange mécanique (Ring, avril 2015) sans être interrogé sur son passé de blogueur.

In fine, c’est Laurent Obertone qui avait peut-être délivré la meilleure clé de son désistement à venir, dans un de ses droits de réponse publié sur le site Atlantico, le 1er mars 2013 : « Média-tarte est certain que je fus un obscur blogueur, comme Média-tarte était certain que Jérôme Cahuzac avait un compte en Suisse. » Son billet était intitulé « Non, je n’ai jamais été un blogueur d’extrême droite ». Au moins ne l’a-t-il pas nié « les yeux dans les yeux » ni « en bloc et en détail ».

« Média-tarte » réfléchit à un recours pour procédure abusive.

Retrouvez nos trois articles publiés en 2013 :

- « La France orange mécanique »: un flagrant délire sécuritaire.

- « La France orange mécanique » : le vrai parcours de « Laurent Obertone ».

- « France orange mécanique »: Laurent Obertone est de plus en plus fâché avec son passé.