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Les traces de la guerre civile libanaise n’avaient pas fini de s’effacer que celles du conflit syrien sont apparues. Check-points omniprésents, hommes en armes et en treillis partout dans les rues, attentats et tentatives d’attentats... « La guerre est présente dans toutes nos discussions. On est horrifié. Les familles de la région sont rarement cantonnées dans un pays. Nous avons des parents au Liban, en Syrie, en Palestine », explique Liliane Kfoury, sociologue à l’université Saint-Joseph.
C'est ainsi que commence notre grand reportage en format «Panoramique» sur le Liban, «ce pays qui danse sur un volcan», et qui sera mis en ligne dimanche 12 février à 19h.
Comment peut-il tenir encore ? Le Liban est un « homme suspendu dans le vide au 12e étage, dont tout le monde attend qu’il tombe ; et il continue », nous expliquait récemment le coordonnateur humanitaire de l’ONU à Beyrouth. Et il continue en s’adaptant aux fracas de la région, improvisant, inventant, changeant à une vitesse telle que ses habitants comme sa classe politique n’ont souvent pas conscience de l’ampleur des bouleversements en cours.
Pour raconter et comprendre les bouleversements majeurs survenus ces trois dernières, Mediapart s'est installé le mois de janvier au Liban. Joseph Confavreux, Lucie Delaporte et Amélie Poinssot étaient à Beyrouth mais ont également sillonné le pays, à Tripoli et dans la plaine de la Bekaa, au nord, à Sidon, dans le sud du pays tenu aujourd'hui par le Hezbollah.
Outre ce grand reportage, récit d'un pays mis sens dessus dessous après six années de guerre syrienne, ils vous proposeront les jours suivants d'autres enquêtes, reportages ou portfolios: sur l'emprise croissante du Hezbollah, devenu acteur politique majeur; sur la situation des réfugiés syriens dans les camps bidonvilles de la Bekaa; sur le désarroi de la gauche libanaise intellectuelle; sur les multiples initiatives culturelles et la musique comme arme de résistance; sur la situation particulière de la ville de Tripoli ; sur les nouveaux réfugiés palestiniens venus de Syrie...
Alors que des négociations de paix devraient reprendre dans le cadre des Nations Unies, le 20 février à Genève, le Liban -qui n'est pas convié à ces discussions- joue un rôle pivot dans cette région. Et fait quotidiennement la démonstration que malgré les fureurs de la guerre, il est encore possible de vivre ensemble. Ce fragile «miracle libanais» peut-il faire école, voire devenir un modèle pour le reste de la région? C'est à découvrir sur Mediapart à partir de dimanche 12 février.