Mediapart repart en campagne pour consolider son indépendance, en invitant un public encore plus large à nous rejoindre. Dans l’époque incertaine que nous vivons, la démocratie a besoin d’une presse qui aide à réfléchir en informant, plutôt que de médias qui attisent les peurs en inquiétant.
Depuis bientôt sept ans d’existence, Mediapart s’est fait connaître par ses informations originales, inédites ou exclusives. Mais ce qui ne se sait pas encore assez, c’est que ce journal numérique sans équivalent, totalement participatif, est aussi une exception économique dans la presse française. Ni publicité, ni subventions, ni mécènes : nous ne vivons que de votre soutien, et nous n'avons pas augmenté nos tarifs qui, à la différence du reste de la presse, sont inchangés depuis notre création, en 2008.
Journal quotidien, sept jours sur sept avec trois éditions journalières, Mediapart est dirigé par les journalistes qui l’ont fondé. Son capital est majoritairement contrôlé par ses fondateurs, ses salariés et ses amis, dans un pôle d’indépendance qui exclut tout risque de conflit d’intérêts et toute soumission à des pressions extérieures. Il ne vit que des abonnements de ses lecteurs, sa seule recette. Lesquels abonnés individuels sont aujourd’hui plus de 105 000.
Cette indépendance radicale en fait un cas à part dans sa catégorie, la presse quotidienne nationale d’information politique et générale. Elle fonde la culture professionnelle de sa rédaction et l’ambition entrepreneuriale de toute son équipe : un journal de journalistes, une aventure éditoriale et économique destinée à démontrer que notre travail d’information peut rencontrer la confiance du public, créer de la valeur et servir la société.
Notre ambition d’ici notre dixième anniversaire, en 2018, est de rendre définitive cette indépendance, en construisant le cadre juridique qui la stabilise au-delà de la présence momentanée au capital de nos quatre fondateurs (François Bonnet, Laurent Mauduit, Edwy Plenel, Marie-Hélène Smiéjan). Autrement dit, de façon que ce soient l’équipe, les lecteurs et les amis de Mediapart qui la garantissent durablement. Pour réussir ce pari, il nous faut avoir les coudées franches : l’indépendance financière est la meilleure garantie de l’indépendance éditoriale. Plus Mediapart aura d’abonnés, plus cette ambition sera à notre portée.
Mais il ne s'agit pas que de nous. Car l’exemple de Mediapart est utile au bien public : à la démocratie, qui a besoin d’une presse vivante et pluraliste, sans dépendance de l’argent public ni soumission à des industriels privés, sans aveuglements partisans ni divertissements racoleurs ; aux journalistes, à tous les journalistes qui, là où ils travaillent, se battent pour faire respecter leurs droits et qui, dans cette bataille, ont besoin de points d’appui et de lieux de référence ; aux lecteurs évidemment qui, doutant à juste titre de l’indépendance des médias, sont à la recherche d’une presse libre qui, de plus, par son souci participatif, donne libre champ à l’expression de leur liberté d’opinion.
À l’heure où la presse traditionnelle vit une crise historique qui met en péril sa vitalité informative et sa liberté entrepreneuriale, Mediapart ouvre une voie inédite, fondée sur l’audace de son modèle économique et sur l’exigence de son modèle éditorial. Accompagner cette aventure, rejoindre la communauté de ses abonnés, c’est donc participer à l’invention démocratique et professionnelle d’une nouvelle presse, celle de l’ère numérique.
« À qui appartient votre journal ? » C’est cette ambition qu’exprime la réponse finale à la question posée par la campagne d’information de Mediapart menée en ce début d’année 2015 sur Internet après l’avoir été, l’an passé, à la télévision : « Mediapart, seuls nos lecteurs peuvent nous acheter. »
Façon de dire que nous n’avons qu’un seul maître, le citoyen auquel nous devons des informations d’intérêt public afin qu’il soit libre et autonome, délivré des propagandes et des rumeurs, des manipulations et des mensonges.
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