Samedi 16 mars, Mediapart a cinq ans. Pour fêter cet anniversaire, tous nos abonnés pourront suivre en direct et en ligne le spectacle spécialement conçu pour cette occasion par nos amis tziganes du Cirque Romanès. C'est à 20 h 30 précises, et si vous n'êtes pas encore abonnés, une offre spéciale vous attend ici pour suivre cette soirée exceptionnelle.
Vous découvrirez ainsi en direct sur Mediapart le spectacle conçu par les Romanès, musiciens, acrobates, jongleurs, prestidigitateurs, magiciens, émerveilleurs, grandioses et époustouflants. Journal sans papier ni frontière, Mediapart ne pouvait trouver meilleur partenaire pour fêter ses cinq ans que le Cirque Romanès qui porte haut la culture tzigane, ses valeurs de solidarité et de fraternité, d'échange et de partage.
Pas seulement parce que nous sommes solidaires des peuples Rom et Tzigane, qui témoignent d'une Europe dépassant les États-Nations pour s'incarner dans l'humanité concrète de ceux qui l'habitent, la traversent et la choisissent. Mais aussi parce que les Romanès, par leur art sans autre artifice que sa générosité, disent cet artisanat du risque et de l'espoir où s'inventent des instants de grâce, éternels bien qu'éphémères, plus durables dans nos mémoires que tous les monuments de pierre.
Alexandre Romanès est un poète. Poète du cirque, poète de sa tribu, poète errant et passant. Poète des gestes et des paroles, des silences et des musiques, des improvisations géniales et des nuits folles, tout comme du travail joyeux et du labeur choisi. Mais également vrai poète, reconnu par ses pairs et imprimé par Gallimard, ami de Jean Genet, préfacé par Jean Grosjean.
C'est dans l'un de ses trois recueils, Un peuple de promeneurs (2011), que nous avons trouvé le proverbe tzigane choisi comme talisman pour passer le cap de nos cinq ans et tracer sans encombres la route imprévisible qui nous attend : « Si tu veux dire la vérité, assure toi que tu as un bon cheval. » Et nous pensons tous, n'est-ce pas, que Mediapart est un bon cheval…
Dans ce recueil, on croise sa femme Délia, voyante extralucide qui perce à jour notre monde, entre bassesses et hauteurs. Délia donc qui, citée par Alexandre, énonce cette vérité étonnament actuelle la semaine passée : « La télévision est bizarre, elle nous parle toujours du pape et jamais du Christ. » Délia encore : « Que Dieu protège tout le monde, même mes ennemis ! »
Dans Paroles perdues (2004), le premier recueil du poète Alexandre Romanès que suivra Sur l'épaule de l'ange (2010), il y a d'autres pépites, éclairs entrevus ou brindilles sauvées, tissant cette fragilité où se construisent les vraies résistances, rendues solides par leurs lucidités et par leurs ironies, dans cette distance surjouée qui, discrètement, abrite les plus attentives précautions.
Ceci par exemple : « Je ne comprends rien au monde. Certains se sentent plus proches d'un chien que du ciel. Si seulement ils pouvaient lever la tête ! »
Samedi soir, nous lèverons tous la tête vers le ciel du chapiteau des Romanès.
Cette grande soirée est exclusivement réservée à nos abonnés. Elle commence à 20 h 30 samedi 16 mars et se terminera vers 22 h 30. Si vous n'êtes pas encore abonnés, profitez de notre offre exceptionnelle pour cette occasion, valable jusqu'au dimanche soir 17 mars (pour souscrire, cliquez ici).