La famille de Taoufik Ben Brik, écroué depuis le 29 octobre, lance un appel au secours. Malade, le journaliste et opposant tunisien a été condamné jeudi 26 novembre à 6 mois de prison ferme.
« Moi Azza Zarrad, femme de Taoufik Ben Brik, ainsi que ses sœurs Saida et Najet, ses frères Jalel, Fathi et Néjib, attestons par la présente que nous n'avons jamais été contactés par aucune partie étrangère et déclarons que nous n'avons jamais soutenu que les conditions de détention de Taoufik Ben Brik se sont améliorés en ce qui concerne les droits de visite et le suivi médical. En effet des conditions et menaces indécentes nous ont été imposées à Jalel et à moi lors de notre dernière visite en date du 16 décembre. Aujourd'hui, fête religieuse, et donc jour de visite selon l'article 32 du 14 mai 2001, sa sœur Saida n'a pas été autorisée à rencontrer son frère comme le stipule la loi relative aux droits des prisonniers. De même, aucun avocat n'a pu rendre visite à Taoufik depuis 24 novembre et ce malgré les autorisations officielles signées par le procureur général. Ses avocats Maîtres Abou et Ayachi ont déposé une plainte contre le directeur de la prison de Siliana dans ce sens.
S'agissant de son état de son santé, si la permission de laisser Taoufik prendre ses médicaments vitaux par les services pénitenciers est une faveur, laisser Taoufik Ben Brik en survie serait donc aussi une faveur...Taoufik souffre d'un syndrome qu'un médecin de prison ne peut guère gérer. Taoufik a besoin d'un suivi médical quotidien et rapproché comme attesté par les certificats médicaux présentés dans son dossier. Je me contenterai de citer ses variations brutales de tension avec des pics d'hypotension et d'hypertension ainsi que les épisodes d'hypoglycémie et d'hyperglycémie, ses divers allergies aux aliments et médicaments, sa diarrhée chronique qu'aucun médecin n'a pu soigner malgré leur notoriété.
Garder Taoufik en prison plus longtemps, c'est l'exposer à une mort certaine. Et s'il mourait durant ces mois de prison, la responsabilité n'incomberait pas seulement à Ben Ali, mais aussi à nous tous, qui ne nous serions pas suffisamment mobilisés pour sa libération.
Au nom de la famille Ben Brik,
Azza Zarrad»