Pendant un demi-siècle, des dizaines de milliers de salariés intervenant sur les lignes de téléphonie fixe ont été exposés à leur insu à de la radioactivité.

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L'histoire remonte à l'époque de Valéry Giscard d’Estaing : lorsque ce président féru de modernité était au pouvoir, toute la France s’était équipée pour accompagner l’essor de la téléphonie.

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Depuis les années 1970, et cette période du coup de feu dans la téléphonie, le territoire est truffé de parafoudres, ces fusibles protégeant les lignes des intempéries.
Radium 226, krypton, tritium
Au total, entre 20 et 80 millions de parafoudres sont passés entre les mains des agents des PTT. Or cette ampoule, en apparence inoffensive, est en réalité chargée de radium 226, krypton, tritium et promethium...

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C'est ce que reconnaît également Jean-Michel Person, chercheur au Centre national d’études et des télécommunications de Lannion, qui déposa plusieurs brevets de parasurtenseurs à radioéléments, dans une enquête publiée cette semaine sur Mediapart par la journaliste Clotilde de Gastines.
Cette même journaliste révélait, en décembre dernier dans le numéro 18 de La Revue Dessinée, l'ampleur du scandale des parafoudres et l'omerta qui entoure ce sujet.
Sous les dessins de Thierry Bouüaert, son enquête, Silence au bout du fil, nous mène de Riom-ès-Montagne (Auvergne) à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) en passant par les pentes de la Croix-Rousse, à Lyon. Dans chacun de ces endroits, des agrégats de cancer ont été découverts parmi les agents qui ont manipulé ces ampoules en verre.

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Malgré la multiplication des cancers chez les agents de lignes, les PTT, puis France Télécom et maintenant Orange ont toujours nié ou minimisé la dangerosité de cet équipement. Alors, décennie après décennie, syndicalistes, victimes, médecins ont assemblé leurs pièces du puzzle pour faire le lien entre cette exposition et les maladies.

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Ils finiront par prouver qu'en cas de contact, d'ingestion ou d'inhalation, les radioéléments présents dans les parafoudres bombardent les cellules saines de l'organisme et provoquent des cancers.

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À l’heure où ces lanceurs d’alerte pourraient se tourner vers la justice, les parafoudres contaminés parsèment encore le territoire.
Comment le déni a-t-il pu durer si longtemps ? Avec quelles conséquence sur les vies des salariés exposés ? Cette fabrique du silence est décryptée dans le numéro 18 de La Revue Dessinée.

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