Certains jours, les informations s'enchaînent et se répondent de manière déroutante. Ce jeudi, au moment où EDF saluait « l'excellente nouvelle » du démarrage, en Chine, du premier EPR au monde, le président de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) française, Pierre-Franck Chevet attirait l'attention sur de nouveaux défauts découverts sur le chantier de l'EPR de Flamanville.

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« D'après les indications, il y a à peu près 35% des soudures qui ont des défauts », a déclaré Pierre-Franck Chevet devant les députés de la commission d'enquête sur la sûreté et la sécurité des installations nucléaires. Ces « écarts de qualité » entraîneront probablement de nouveaux retards et des surcoûts supplémentaires pour ce chantier qui n'en finit pas de s'allonger.

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À Flamanville, une autre histoire, celle de la cuve, est symptomatique des déboires du chantier : huit ans après sa fabrication dans une usine historique de la filière, Creusot Forge, on s'était rendu compte que des malfaçons avaient été dissimulées aux autorités : l'acier qui la compose présente un taux de carbone trop élevé.

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Sauf qu’entre-temps, la fameuse cuve avait été installée…

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De malfaçons en fausses déclarations, des générateurs de vapeur de Fessenheim aux soudures de Flamanville, dans le nucléaire français, les anomalies se multiplient. Le mercredi 6 juin, l'ASN a d'ailleurs publié une liste d'actions pour "prévenir" et "détecter" d'éventuelles fraudes en matière de contrôle de sécurité.

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Cette accumulation d’incidents interroge : notre fleuron a-t-il encore les moyens de ses ambitions ? La filière nucléaire civile française montre aujourd’hui des signes de fragilité. EDF et Areva, les deux champions de « l’équipe de France du nucléaire » vont mal. Dettes abyssales, projets en panne… Les accidents de Tchernobyl et de Fukushima ont enterré leurs espoirs d’un monde parsemé de centrales nucléaires. Cette industrie sensible a besoin de gros moyens pour maintenir un niveau de sûreté acceptable. Or, les milliards investis sont-ils suffisants pour prolonger l’activité de centrales en fin de vie ?

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La réponse se trouve peut-être dans les pensées de Pierre-Franck Chevet. À la tête de l’Autorité de sûreté nucléaire, cet homme est la clé de cette voûte fragile. Dans une enquête édifiante, le journaliste Sylvain Tronchet (Cellule investigation de Radio France) et le dessinateur Benjamin Adès dressent le portrait d’un homme et d’un secteur dans la tourmente...

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