Les hostilités ont été lancées depuis l'un des lieux les plus élitistes de la très populaire ville de Saint-Denis. Pour ouvrir le bal des mobilisations, 80 enseignants de Seine-Saint-Denis ont occupé, lundi 19 mars, la maison d’éducation de la Légion d’honneur de Saint-Denis, qui représente pour eux "l'un des symboles des inégalités". L'institution ciblée accueille 500 internes descendantes de membres de la Légion d’honneur, de décorés de l’ordre national du Mérite et de médaillés militaires, et dispose de moyens à faire pâlir d'envie tous les établissements de Seine-Saint-Denis.

Agrandissement : Illustration 1

"Dans tous les quartiers, dans toutes les régions, un même droit à l'éducation", ont scandé les manifestants usés par le délitement continu de leurs conditions de travail. "Parfois, les enfants n’ont pas cours pendant des semaines. Les options sont réduites à peau de chagrin. Ça empire depuis des années", raconte une enseignante à Mediapart. Le lendemain de cette action coup de poing, une autre école était occupée : la maternelle d'Aubervilliers.
C'est également en Petite section, à Montreuil, toujours en Seine-Saint-Denis, qu'une journaliste et une dessinatrice de La Revue Dessinée, Taina Tervonen et Carole Maurel, ont passé près de deux ans à hauteur d'enfants.

Agrandissement : Illustration 2

Aux Grands-Pêchers, un quartier où les défis dépassent de loin la seule scolarité, des enseignantes ont décidé de désobéir pour ne pas abdiquer. Seules, avec des bouts de ficelle, elles inventent une autre maternelle.

Agrandissement : Illustration 3

Steiner, Montessori... les écoles « alternatives » sont-elles réservées à ceux qui ont les moyens d’y inscrire leurs enfants ? Cette équipe d’enseignantes a fait le pari que non. Pour mieux répondre aux rythmes et aux besoins de chaque enfant, pour ouvrir l’école aux parents, elles inventent leur propre méthode.

Agrandissement : Illustration 4

La démarche se heurte à la méfiance, voire au scepticisme, non seulement de l’institution mais aussi de certaines familles. Celles qui voient dans l’école le seul espoir d’ascension sociale s’inquiètent de l’impact de certaines pratiques comme le mélange des niveaux ou l’absence d'évaluation.

Agrandissement : Illustration 5

Les instit’ elles-mêmes réalisent que leur méthode n’a pas réponse à tout. Manque de moyen, manque de soutien : quand un élève est en souffrance, leur sentiment d’impuissance est le même que dans n’importe quel établissement. Pour surmonter ces doutes, elles redoublent de témérité. Ce reportage est à retouver dans le numéro 18 de La Revue Dessinée.

Agrandissement : Illustration 6

Indépendante, sans publicité - comme nos amis de Médiapart - La Revue Dessinée vit grâce à ses lecteurs. Lisez-nous, abonnez-vous, parlez-en autour de vous : vous êtes nos meilleurs ambassadeurs !
Pour en savoir plus sur notre média, notre site est là. Et si vous avez moins de 20 ans, rendez-vous sur le site de Topo, le petit frère de La Revue Dessinée.