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Billet de blog 29 septembre 2017

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L'actu dessinée: le flash ball a encore frappé, Uber tente de se faire pardonner

Mi-septembre, un jeune homme perdait un oeil après avoir été touché au visage par un tir de flash ball. Cette histoire, rapportée par RTL, porte à plus de quarante le nombre de blessures, parfois irréversibles, causées par ce "lanceur de balles de défense". L'occasion d'interroger l'usage - très prisé par la France - de cette arme non létale mais de plus en plus décriée.

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De loin, il ressemble à un gros jouet. De près, il impressionne les plus expérimentés des spécialistes. Il faut dire que, dans les manifestations, comme dans certains quartiers,la réputation du flash-ball n’est plus à faire. Ce lanceur de balles de défense est à l’origine, avec son cousin le LBD40, de plus d'une quarantaine de blessures graves. Conçu comme une arme « qui ne tue pas », il a cristallisé, ces dernières années, toute la haine contre les violences policières.

Illustration 1

Chaque semaine, les mêmes scènes se répètent à travers le monde. À l’issue d’un rassemblement pour protester contre un scandale politique, une mesure gouvernementale ou une réforme économique, le cortège de manifestants est dispersé par la police. Harnachés comme Robocop, les agents des forces de l’ordre n’hésitent pas toujours à sortir leurs armes de service pour tirer dans la foule ! Bilan : deux, trois, quatre morts, parfois plus, et des dizaines de blessés. En six mois de manifestations pour dénoncer les expropriations de fermiers oromos dans la banlieue d’Addis-Abeba, en Éthiopie, l’ONG Human Rights Watch a dénombré, en juin 2016, 400 morts par tirs à balles réelles. Quant au gouvernement éthiopien, il en a officiellement reconnu 173, dont 28 policiers. Un bilan aussi dramatique est impensable en France, où l’art du maintien de l’ordre a été érigé en exercice politique majeur et où la crédibilité du pouvoir réside aussi dans sa capacité à assurer la vie des citoyens.

Illustration 2
© Aurore Petit

Entré en service en 1992, le flash-ball – arme classée « non létale » – devait offrir des garanties à l’intervention de policiers spécialisés : brigade anticriminalité et troupes d’élite (Raid, GIGN). Jugé « efficace », son effet « dissuasif » permettait d’éviter un affrontement direct avec les fauteurs de troubles. 

Plus de quarante blessés

Dix ans après, son usage fut étendu aux manifestations par Nicolas Sarkozy, alors tout nouveau ministre de l’Intérieur, et ce, malgré l’avis contraire de spécialistes du maintien de l’ordre. Plus de quarante blessés plus tard, le lanceur de balles de défense est fortement décrié. Les policiers y voient une arme difficile à maîtriser et ses victimes subissent des blessures parfois irréversibles, obtenant condamnations et réparations devant les tribunaux.

Illustration 3
© Aurore Petit

Le flash-ball serait-il devenu le symbole de l’obsolescence du modèle français ? Même nos plus proches voisins européens s’étonnent que la France tire encore des balles en caoutchouc sur ses citoyens. Cette enquête, menée par Louise Fessard, Camille Polloni dessinée par Aurore Petit et publiée dans le numéro #13 de La Revue Dessinée livre des éléments de réponse précis et inquiétants.

Mea culpa d'Uber 

Cette semaine nous aurions également pu vous parler d'Uber, qui depuis le 17 septembre fait son mea culpa à la télévision, comme le relève Le Figaro, « Nous sommes parfois allés trop vite et nous n'avons pas toujours su écouter (…). Il faut avoir tort, se perdre, revenir en arrière, s'arrêter, pour mieux repartir… ». À longueur de spots télévisés, Uber, la plateforme de réservations de voitures avec chauffeur, tentait de faire pardonner son management brutal. Une manière de parer à l’explosion sociale ? Comme le racontent Alexia Eychennes et Thierry Chavant dans le numéro #17,  en ce moment en librairie, chez les chauffeurs, entièrement à la merci de la start-up, la révolte couve. Un moyen aussi de rester dans les petits papiers des pouvoirs publics ? La plateforme vient de se voir retirer sa licence à Londres, les autorités de la ville lui reprochant son « manque de responsabilité ».

Illustration 4
© Thierry Chavant - Alexia Eychenne

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