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Billet de blog 30 mars 2018

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L'actu dessinée : Macron, l'intelligence artificielle et l'immortalité

Cette semaine, deux informations entraient en résonance. D'un côté, l'annonce par Emmanuel Macron d'une politique pour développer l'intelligence artificielle. De l'autre, l'histoire d'une start-up déterminée à numériser l'esprit humain. À l’ère des biotechnologies, les apôtres du transhumanisme se démènent pour dépasser notre condition de mortels. Avant-gardistes ou apprentis sorciers ?

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Quand certains accélèrent la course vers l'intelligente artificielle, d'autres tentent de créer des versions dématérialisées de nos esprits. Ce jeudi, Emmanuel Macron annonçait le soutien de l'État – à hauteur de 1,5 milliard d’euros – à la recherche sur l'intelligence artificielle. Quelques jours plus tôt, le journal Le Monde racontait l'activité d'une start-up qui entend offrir, à terme, la possibilité de sauvegarder l'esprit humain par un processus qui s'apparenterait au téléchargement. 

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© Léo Quievreux

Délestés de la modeste somme de 10 000 euros, des clients pourraient accéder à la conservation de l'ensemble des connexions entre les neurones de leur cerveau. La méthode, qui implique rien de moins que le suicide médicalement assisté du client, suscite le scepticisme des scientifiques et soulève une foule de questions éthiques. Mais le projet mérite tout de même qu'on s'y arrête : il trahit la quête éperdue d'immortalité qui anime la Silicon Valley. 

« L’homme qui vivra mille ans est probablement déjà né »

L’être humain est-il en passe de supplanter le homard, crustacé réputé pour son exceptionnelle longévité ? Oui, si l’on en croit Laurent Alexandre, cofondateur du site Doctissimo. « L’homme qui vivra mille ans est probablement déjà né », estime ce porte-voix en France du transhumanisme. Disparition de la souffrance, démultiplication des capacités physiques et intellectuelles…

Illustration 2
© Léo Quievreux

Voilà les promesses de ce courant de pensée qui mise sur la technologie pour faire advenir l’ère des « hommes augmentés ». Aux États-Unis et en Europe, des biologistes, informaticiens ou encore artistes sont convaincus que nous brancherons bien nos cerveaux à Internet, remplacerons les membres défaillants par leurs équivalents bioniques, ou téléchargerons de la pensée humaine.

Illustration 3
© Léo Quievreux

En somme, ces technophiles espèrent troquer notre humble condition de mortels contre celle de cyborgs surpuissants. Nous pourrions tourner en dérision ce scénario de science-fiction… s’il n’était pas déjà à l’oeuvre ! En 2015, Paris accueillait sa première « implant party », une soirée où chacun pouvait glisser sous sa peau une puce permettant de stocker des données. Sur le front de la jeunesse éternelle, des chercheurs ont déjà fait grimper de 25 % l’espérance de vie de rongeurs en modifiant leurs gènes. Quant à l’oeil augmenté, ses concepteurs donnent rendez-vous en 2027.

Illustration 4
© Léo Quievreux

Car le projet n'est pas celui d’une poignée de professeurs Tournesol farfelus et désargentés : les chantres du transhumanisme sont parmi les entrepreneurs les plus influents, têtes pensantes de Google, PayPal ou Wikipédia.

Illustration 5
© Léo Quievreux

L’omniprésence des figures de la Silicon Valley dans le mouvement n’a rien d’étonnant. Start-up californiennes et transhumanisme sont biberonné à la même idéologie : le libertarianisme, ce mélange d’ultralibéralisme économique et d’antiétatisme qui place l’individu au centre, sa liberté au sommet de toutes les valeurs. Cet « égoïsme rationnel » — concept théorisé par la philosophe américaine Ayn Rand dont se réclament les libertariens — atteindrait son paroxysme avec la liberté de s’augmenter soi-même.

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© Léo Quievreux

Le transhumanisme n’entend-il pas venir à bout de nos limites émotionnelles, en supprimant la colère, la jalousie et autres sentiments néfastes à notre performance ? Déjà, des interrogations émergent. Crée-t-on un homme meilleur avec plus de technique ?

Pour mieux cerner le phénomène, le journaliste Mickaël Correia et le dessinateur Léo Quievreux décryptent dans le numéro 16 de La Revue Dessinée le présent et se livrent à un exercice de futurologie, où tout est vrai.

Illustration 7
© Léo Quievreux

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