Vénézuela: l'extraordinaire violence verbale de Mélenchon face à Laurence Debray
- 1 déc. 2017
- Par lancetre
- Blog : Le blog de lancetre
Lorsqu'on revoit ce passage de l'émission de France 2 ( à partir de 8 minutes 30 sur la vidéo intégrée à ce billet) , on reste stupéfait par l'agressivité de Mélenchon, par la violence avec laquelle, dés le début de la séquence, il s'en prend à Laurence Debray, qu'il empêche quasiment de parler, par son refus de répondre clairement aux questions simples, posées calmement, par cette fille de révolutionnaires.

On croirait un stalinien des années 1950, face à un contradicteur qui essaierait de le convaincre que l'URSS n'est peut-être pas le paradis des ouvriers et des paysans que vante la propagande...
" - Dis papy, c'était quoi, un stal ?
- Je vais t'expliquer, gamin: Tu vois Mélenchon ?
Tu vois ce visage contracté ?
Cette fureur, lorsqu'on met en cause un dictateur qu'il soutient?
Comme il boufferait Laurence Debray, s'il le pouvait ?
La manière dont il tente de l'empêcher de parler ?
Cette violence avec laquelle il lui gueule dessus ?
Cette insensibilité aux souffrances de la population ?
Cette manière d'attribuer aux Etats-Unis tous les malheurs du monde ?
Ben, c'est ça, les stals...
- Mais, c'est horrible, papy !
- Oui. et encore: il n'a pas de piolet... "
En 2017, ce discours tout droit sorti de la guerre froide, présentant les Etats-Unis comme le Grand Satan, unique responsable de tous les malheurs de l'Amérique latine, est proprement effarant.
Comme est effarant cet obstiné refus d'entendre l'exposé de Laurence Debray sur les souffrances de la population vénézuélienne, de prononcer un seul mot de sympathie pour les Vénézuéliens, d'admettre que ces souffrances puissent être causées par qui que ce soit d'autre que les abominables "Nord - Américains" et l'opposition à Maduro.
Le mépris manifesté par Mélenchon , son refus d'entendre simplement le témoignage de Laurence Debray, décrite comme une simple propagandiste qui lirait des éléments de langage que l'opposition (ou les Etats-Unis ?) lui aurait fait parvenir, comme si elle était incapable d'avoir une opinion personnelle, et de la formuler avec ses propres mots, sur la situation politique et économique du pays dans lequel vit sa famille maternelle,sont ahurissants.
En plein délire furieux, il va jusqu'à nier qu'elle soit vénézuélienne !

Ceux qui gouvernent le pays depuis près de vingt ans ne sont donc responsables de rien.
Et les seules victimes, au Vénézuela, ce sont les gouvernants, attaqués par les Etats-Unis.
Un discours ahurissant, totalement hors-sol, d'une autre époque.
On frémit en imaginant ce que serait capable de faire un personnage aussi agressif et intolérant s'il arrivait au pouvoir...
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