Pas un parti de gauche, très peu d' organisations féministes, à l'exception des FEMEN et de quelques autres, pas une organisation de défense des LGBT, pour prendre clairement, sans restrictions, sans circonvolutions oratoires indignes, la défense d'une lycéenne traînée dans la boue, menacée de viol et de mort, d'être défigurée à l'acide, ou déshabillée publiquement dans la cour de son lycée, par des dizaines de milliers de messages haineux, racistes, sexistes, homophobes.
Quelle crédibilité reste-t-il à cette bande de lâches, qui se sont défilés, qui ont détalé comme des couards, lorsqu'il s'agissait de défendre, face aux menaces des islamistes, l'un des principes fondateurs les plus essentiels d'une démocratie, à savoir la liberté de critiquer les religions ?
Bravo à Zineb, qui, une fois encore, a eu le courage de parler clairement, haut et fort, sans langue de bois.
Merci à Tatiana Ventôse, qui a simplement rappelé quelques évidences, qui, manifestement, n'en sont pas pour tout le monde.
Oui, on a le droit de dire du mal d'une religion, y compris "en parlant dru", comme disait Mélenchon, au temps où il ne défilait pas derrière des islamistes.
Non, on n'a pas le droit de menacer une personne de la tuer, de la violer, de la vitrioler, de la déshabiller dans la cour de son lycée...
Non, on n'a pas le droit de la traiter de "sale Française", ni de "sale gouine".
Oui, des messages comme ceux-ci ( retranscrits dans cet article de Libération ) :
«On va te retrouver et t’égorger sale chienne»,
«Si je te croise dans la rue je vais te faire avaler tous les organes»,
«Je vais tellement te faire saigner le visage que tu ne pourras pas t’exprimer»,
et les milliers d'autres du même style qui se sont abattus sur Mila sont injustifiables.
Merci à Luc Le Vaillant, pour ce beau texte, publié dans Libération, dont j'extrais ces quelques lignes:
"Avant, la topographie des opinions était claire, les frontières nettes.
La droite tenait à l’ordre moral et au respect des convenances, au sabre et au goupillon, sans oublier la famille tradi.
La gauche, elle, rêvait d’égalité et de justice, de libertés de mœurs et d’émancipation.
Le camp du progrès était athée et libre penseur. En tout cas, il combattait le parti curé.
C’est fini.
Par culpabilité décoloniale et héroïsation sociale, la gauche de la gauche survalorise les populations d’origine musulmane qui n’en demandent pas tant. A force de défiler aux côtés de ceux qui crient «Allah akbar», les insoumis oublient qu’ils ont été Charlie et que la liberté d’expression ne se divise pas. Et même PC et PS semblent s’accommoder de cet opium du peuple que l’on vapote de façon inconséquente et qui finit par embrumer les plus beaux esprits.
Chère Mila, je ne comprends pas que les associations féministes et LGBT ne prennent pas fait et cause pour toi. Elles sont censées savoir que les différents monothéismes, et l’islam n’est pas le moindre, encagent les sexualités. Dieu, Allah, Yahvé et compagnie sont des marionnettes transcendantales agitées pour contrôler la nuptialité et la reproduction, pour régenter les ébats et interdire les écarts par rapport à la norme."
La suite ici:
https://www.liberation.fr/debats/2020/02/03/mila-son-droit-au-blaspheme-tout-ca-tout-ca_1777008
Honte à tous les autres !
Honte à tous ceux qui ont oublié le combat des Lumières, le combat anticlérical qui a abouti à la loi de 1905, et qui, au nom de méprisables stratégies électoralistes et clientélistes, ont abandonné une jeune fille à la haine des fous de Dieu, et ont jeté, dans le même temps, aux orties, plus de deux siècles de combats émancipateurs.
Une sélection de billets qui ne furent que quelques voix s'élevant dans le désert idéologique de la prosternation devant les islamistes les plus obscurantistes:
Billets auxquels j'ajoute celui-ci:
https://blogs.mediapart.fr/roger-evano/blog/090220/mila-lepreuve-de-verite
Un résumé de l'affaire: