Nourri de témoignages inédits, un documentaire glaçant sur le régime de la terreur des Assad, père et fils.
C’est un film pour tous ceux qui disent : « La Syrie, c’est compliqué », « En Syrie, il y a des enjeux qui dépassent les Syriens », « Ne soyons pas naïfs, Bachar Al-Assad n’est pas le premier dictateur sur terre », etc. Tous ceux qui dissertent avec des formules toutes faites sur le jeu des puissances devraient regarder Disparus, la guerre invisible en Syrie, de Sophie Nivelle-Cardinale et Etienne Huver. Parce que, en Syrie, tout est parti de là, de cet « archipel de la torture », mis en place, à partir de 1970 par Hafez Al-Assad, et réactivé par son fils, Bachar, dans des proportions inédites depuis le soulèvement de 2011.
La Syrie des Assad, c’est un Etat policier comme il en a peu existé, pas tant par son embrigadement généralisé, mais surtout par la multiplicité de ses services de renseignement et de sécurité – une quinzaine – et de leur degré de cruauté dans le traitement de toute personne susceptible d’être un opposant. La torture est la marque distinctive de ce que le chercheur Michel Seurat avait qualifié d’Etat de barbarie (PUF, 2012).