La pétition de soutien à Pia Klemp approche les trois cent mille signatures.
A cette occasion , Pia Klemp a fait parvenir aux signataires de cette première pétition un message, en allemand, dont je propose cette traduction:
Votre soutien au cours des dernières semaines nous a totalement bouleversés - et il est plus important que jamais: la capitaine du Sea-Watch, Carola Rackete, a été arrêtée en Italie ce soir. Cela me répugne de voir jusqu'où les Etats européens sont prêts à aller pour empêcher la solidarité avec les personnes en fuite. Mais nous n'abandonnons pas. Ne laissez pas le champ libre aux voix de la droite dans les prochaines semaines, partagez la pétition, envoyez à Sea-Watch un don pour participer à nos frais juridiques! Nous comptons sur vous !
Une autre pétition, lancée il y a quelques heures, pour soutenir Carola Rackete, regroupe déjà plus de quinze mille signatures.
Ces deux pétitions sont en allemand.
Je propose cette traduction française de la pétition de soutien à Carola Rackete mise en lien:
Le 29.06.2019, les réfugiés du navire de sauvetage "Sea Watch 3" ont finalement pu débarquer dans le port de Lampedusa.
Pendant plus de deux semaines, ils ont dû rester sur le navire, car les autorités italiennes avaient interdit d'approcher l'île méditerranéenne.
La capitaine Carola Rackete a enfreint cette interdiction et s'est amarrée au port.
Un petit bateau de police a essayé d'empêcher cela.
Peu de temps après, elle a été arrêtée car elle est accusée d'avoir résisté à un navire de guerre, ce qui constitue une violation de l'ordonnance sur les transports maritimes.
Elle est à présent menacée de dix ans d'emprisonnement.
Une femme qui a sauvé 40 vies sera traitée comme une criminelle!
Au début, les photos de cette nuit m'ont beaucoup soulagée: enfin, les réfugiés ont été sauvés, enfin ils sont en sécurité.
Mais, immédiatement après, je suis demeurée sans voix.
La femme qui, dans un acte d'altruisme, a placé la vie des autres au-dessus de son propre avenir, agissant par pure empathie et par souci des autres, cette femme admirable est arrêtée et traitée comme une criminelle.
C'est pourquoi j'ai lancé cette pétition: des personnes comme Carola Rackete devraient être célébrées comme des héros.
Alors, soutenez cette pétition afin de demander davantage d'humanité, et d' exiger la libération de Carola Rackete.
Deux autres textes, en français, sont d'ores et déjà disponibles pour affirmer sa solidarité avec Carola Rackete.
Il faut, bien évidemment, les signer.
Mais cela ne doit être que le début d'un vaste mouvement de solidarité, à l'échelle européenne.
https://www.change.org/p/when-injustice-becomes-law-resistance-becomes-duty

http://www.ujfp.org/spip.php?article7259
Avec le Sea Watch 3 et sa capitaine, au secours des naufragés de Lampedusa !
jeudi 27 juin 2019
À l’initiative d’Etienne Balibar, un appel à soutien (ci-après) au Sea Watch 3 et à sa capitaine Carola Rackete, qui a décidé, malgré l’interdiction des autorités italiennes et le rejet de son recours à la CEDH, d’accoster à Lampedusa pour y débarquer 42 personnes sauvées du naufrage il y a quinze jours (lire l’article de RFI ).
Pour le signer, utiliser le document framapad.
Il suffit d’ajouter son nom dans l’ordre alphabétique ; l’enregistrement se fait tout seul.
Texte de l’appel à soutien :
Avec le Sea Watch 3 et sa capitaine, au secours des naufragés de Lampedusa !
Voici 14 jours – quatorze jours ! – que le Sea Watch 3, le dernier des bateaux qui, pour le compte d’ONG humanitaires, opéraient en Méditerranée afin de sauver les passagers d’embarcations de fortune qui fuient l’enfer de Libye et cherchent à échapper aux griffes de ses garde-côtes, tournait au large de Lampedusa avec 42 hommes, femmes et enfants à bord. La capitaine Carola Rackete a lancé tous les appels de détresse. Elle a attendu le résultat de son recours auprès de la Commission Européenne des Droits de l’Homme, qui s’est défaussée sur les gouvernements, qui se sont cachés les uns derrière les autres. La situation devenait intenable et son devoir était clair : elle vient de décider d’entrer dans les eaux italiennes et de rejoindre Lampedusa, où toute une population continue de faire preuve d’une constance admirable dans l’hospitalité. En jargon maritime cela s’appelle « forcer le blocus ». Mais qu’on ne s’y trompe pas : la loi internationale, les principes fondamentaux du droit humanitaire, et la tradition des gens de mer sont avec elle. Ce sont les autorités italiennes qui se mettent hors la loi.
Cependant le Ministre Matteo Salvini, véritable détenteur du pouvoir aujourd’hui en Italie, fulmine et menace : ayant passé un décret qui interdit aux réfugiés l’abord des côtes italiennes, traîné en justice les élus et les associations qui sauvaient les vies et recensaient les disparus, bloqué dans les ports les bateaux affrétés par les humanitaires (comme le fait aussi la France), il menace de repousser par la force le Sea Watch 3 ou de le confisquer. Il ameute l’opinion de son pays contre les « illégaux »… Il faut le faire reculer, en joignant nos forces à celles des militants et des militantes qui, derrière l’association « Mediterraneo » et d’autres, avec les paroissiens de Lampedusa, avec le maire Mimmo Lucaro de Riace et d’autres, résistent à la barbarie et à l’abus de pouvoir de leur gouvernement.
Mais M. Salvini n’est pas seul et l’Italie fait partie d’un ensemble. Les autres pays de l’Union Européenne et la Commission ont les moyens de le faire reculer au nom du droit des gens et des principes fondateurs de l’Union, ou de prendre des sanctions comme ils le font sur d’autres sujets. Ils ont les moyens de partager le fardeau (bien modeste) de l’accueil des réfugiés et de changer les règlements qui interdisent l’organisation des secours, tout en entretenant les fausses rumeurs d’invasion et de menace contre la sécurité de leurs citoyens. Ils ont les moyens, immédiatement, de rétablir les opérations de sauvetage en mer par des équipages publics et de volontaires. Au lieu de quoi nous assistons au concours le plus ignoble des lâchetés, des hypocrisies et des refus d’assistance qui sont autant de crimes dont l’histoire nous rendra responsables collectivement.
C’est maintenant qu’il faut inverser la destruction du droit et de l’humanité qui nous concerne tous. Nous appelons le gouvernement italien à changer de politique et à laisser le SeaWatch 3 arriver à bon port, puis à continuer sa mission en sûreté. Nous appelons solennellement les gouvernements européens – dont le gouvernement français qui se targue d’être à l’avant-garde du combat contre le « nationalisme » et le « populisme » - à faire individuellement et collectivement le nécessaire pour qu’on cesse de mourir en masse dans ces eaux couleur de vin, que nous aimons à célébrer comme l’origine de notre civilisation. Honte à eux, honte à nous tous si, une fois de plus, l’humanité devait sombrer devant notre port.