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Billet de blog 6 mars 2015

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Sommes-nous condamnés au pire ? 2/2

Faisant suite à l'enquête du journaliste Yannick Sanchez et son article paru dans Médiapart le 1er mars 2015 : http://www.mediapart.fr/journal/france/010315/departs-et-querelles-ternissent-nouvelle-donne les réactions des lecteurs ont été nombreuses. Même si j'y ai pris plus que ma part, il va tout de même falloir siffler la fin de la récré à un moment. Pour résumer, la principale divergence somme toute classique apparue au sein de Nouvelle Donne, réside dans la maîtrise de l'appareil où l'on voit deux conceptions de l'organisation du parti s'affronter :

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Faisant suite à l'enquête du journaliste Yannick Sanchez et son article paru dans Médiapart le 1er mars 2015 : http://www.mediapart.fr/journal/france/010315/departs-et-querelles-ternissent-nouvelle-donne les réactions des lecteurs ont été nombreuses. Même si j'y ai pris plus que ma part, il va tout de même falloir siffler la fin de la récré à un moment. Pour résumer, la principale divergence somme toute classique apparue au sein de Nouvelle Donne, réside dans la maîtrise de l'appareil où l'on voit deux conceptions de l'organisation du parti s'affronter :

- l'une, centralisatrice dirigée depuis le siège parisien par Larrouturou et matérialisée par les nouveaux statuts qui concentrent les pouvoirs au sommet ;

- l'autre, au contraire, décentralisatrice s'appuyant sur la Charte éthique rédigée à l'origine du mouvement et défendue par nombre de Comités locaux (devenus Comités territoriaux) et d'adhérents.

La première vise davantage à satisfaire des ambitions personnelles (cf. l'AG du 31/01/15), tandis que la seconde s'est approprié l'idée de permettre à chaque citoyen de "reprendre la main". À ce petit jeu, les "apparatchiks", rompus à la bureaucratie, ont gagné au niveau des instances en faisant le ménage autour d'eux (une réussite), tandis que les "besogneux" plutôt issus de la société civile sont restés sur le fond, les propositions (voir le Wiki ND).

Parmi ces derniers, beaucoup n'avaient jamais été encartés. Ils ont tous vécu cette expérience comme une sorte de "grande trahison" des principes et valeurs énoncés dans la charte. Lassés par les discussions jugées stériles, beaucoup ont alors déserté. D'autres se sont érigés en "lanceurs d'alertes", puis ils se sont constitués en association envisageant de recourir aux tribunaux pour régler le litige. Ils ont finalement préféré révéler au grand jour les motifs de ces "querelles" afin que tout le monde puisse vérifier si le discours de ce nouveau parti correspondait à sa pratique. Bref, savoir si Nouvelle Donne est un parti comme les autres ou pas ?

Visiblement, à la lecture de tous ces commentaires, les positions des deux clans demeurent tranchées. Les dégâts de cette divergence qui touche à notre vision de la démocratie, sont très importants. Ce n'est pas le travail effectué par les journalistes qui est ici en cause, mais le refus de s'écouter réciproquement, de pactiser paisiblement. Dès Amiens, certains avaient choisi la confrontation. Les positions se sont crispées jusqu'à un point de non-retour. Personne n'a cru bon d'adopter le seul conseil pertinent de Maître Beauvillard, c'est-à-dire privilégier le ET plutôt que le OU. En l'occurrence, l'individuel ET le collectif, le global ET le local, le sommet ET la base, etc.

Alors, cet exercice qui a traversé tous les partis, notamment de gauche, et qui les traversera encore, servira-t-il à faire progresser la démocratie dans notre pays ? Il faut l'espérer. Syriza et Podemos y sont parvenus, pourquoi pas nous ? Sauf qu'il va falloir s'interroger sérieusement sur ce qui cloche en France. N'a-t-on pas appris depuis Aristote, ni même depuis la Révolution française, sans parler, plus près de nous, de Castoridis, de Morin et de tant d'autres ? Comment dans ces conditions prétendre transformer l'Europe si nous ne sommes pas capables de mettre un peu d'ordre chez nous ?

Et que l'on ne vienne pas dire que c'est à cause de la fatalité, de la nature humaine... Les conservateurs qui ont toujours un intérêt particulier à defendre le statu quo, invoquent de tels arguments. Les progressistes revendiqueront davantage l'autonomie des individus libres ET égaux. La démocratie qui est la priorité des priorités pour sortir notre patrie du marasme dans lequel elle s'enfonce, n'est pas qu'un appel aux urnes. Du fait de l'indispensable mobilisation de tous les citoyens, elle doit être un projet politique où chacun doit trouver sa place, où la laïcité, la solidarité, la mixité doivent prévaloir sur toute considération matérielle dans le respect de la vie et de la dignité humaine.

Dès lors, comment peut-on atteindre ces objectifs si personne n'est capable d'organiser le moindre mouvement politique et citoyen en accord avec ce qu'il préconise ? Si nous ne parvenons pas à construire ce mouvement dans l'unité, il faut alors se demander ce qu'il adviendra de nous et d'abord les plus faibles ? Ce sont toujours eux les premiers à se faire casser la figure lorsque ça tourne au vinaigre !

Merci.


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