Laurent Cuenca (avatar)

Laurent Cuenca

Ecrivain / Voyageur

Abonné·e de Mediapart

32 Billets

0 Édition

Billet de blog 21 octobre 2025

Laurent Cuenca (avatar)

Laurent Cuenca

Ecrivain / Voyageur

Abonné·e de Mediapart

Quand les Sarkozy rejouent le feuilleton de la République des passe-droits.

Sous prétexte d’un soutien familial, Louis Sarkozy orchestre une mascarade politique autour de l’incarcération de son père. Une mise en scène dégoulinante d’indécence.

Laurent Cuenca (avatar)

Laurent Cuenca

Ecrivain / Voyageur

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Illustration 1

La République, ce matin, a eu un haut-le-cœur.

Devant les grilles de la prison, là où devrait régner la pudeur, s’est jouée une pantomime indigne : un fils qui appelle à la ferveur populaire pour défendre un père condamné, un clan qui se pose en victime d’un complot judiciaire, et une foule chauffée à blanc criant qu’elle « en a assez de cette racaille de juges ».

Les mots claquent, les micros captent, les caméras tournent : bienvenue dans la télé-réalité Sarkozy, saison pénitentiaire.

Sous le vernis du chagrin familial, c’est une entreprise de récupération politique qui s’exhibe sans filtre. Louis Sarkozy, nouveau communicant improvisé, transforme une sanction judiciaire en campagne d’opinion. Le message est simple : le père ne peut être coupable, donc c’est la justice qui l’est.

Et le slogan, sinistre, fuse : « On va vous en débarrasser bientôt, et s’il faut, au Kärcher ! »

La boucle est bouclée. Le fils recycle les outrances du père. Le ton n’a pas changé, seule la scène a tourné : hier place Beauvau, aujourd’hui devant les murs d’une prison.

Cette mise en scène suinte la revanche d’une caste.

Celle qui refuse d’admettre qu’un président, fût-il aimé, fût-il puissant, doit répondre de ses actes. Celle qui croit encore que le pouvoir confère l’impunité.

Mais qu’un ex-chef d’État condamné mobilise la rue pour dénoncer ses juges, c’est un signal délétère : on ne défend plus la justice, on la piétine pour sauver la dynastie.

Et pendant que les drapeaux se brandissent et que les micros s’agitent, personne ne parle de l’essentiel : les faits, les preuves, les condamnations confirmées.

La République, elle, regarde ce triste cirque avec honte.

Les institutions ont parlé, mais le clan Sarkozy préfère le vacarme des foules à la dignité du silence.

Un homme pas dangereux ? Peut-être. Mais une famille dangereusement déconnectée du sens de la justice, sûrement.

https://blogs.mediapart.fr/laurent-cuenca/blog/201025/le-trone-la-taule-et-le-papier-toilette

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.