Pour être précis, nous avons pu avancé aux abords de la place de l'Etoile, inaccessible alors que l'avenue était elle transformé en vaste fan-zone (on parle de près de 300.000 personnes), mais suffisamment près pour voir les quelques minutes du feu d'artifice tiré depuis l'Arc de Triomphe pour marquer le passage à la nouvelle année.
Alors que l'avenue se vidait peu à peu et après avoir remonté le flux de la foule, nous avons réussi à accéder sans fouille aucune à l'avenue pour nous retrouver à mi-hauteur dans un groupe improbable composé de centaines de gilets jaunes, de touristes étrangers dont des femmes en tenue perchées sur leurs talons, de jeunes et même d'enfants en poussettes.
Les tensions ont débuté vers 1 h du matin quand les forces de l'ordre ont commencé à ratisser l'avenue alors que les lazzis contre Macron allaient bon train : l'opération a été longue comme les gilets jaunes, forts de l'expérience acquise mais qui ressemblait à tout sauf à " une foule haineuse ", n'hésitaient pas à aller au contact quand les policiers se montraient trop pressants, entravés dans leur manœuvre par la présence de nombreux curieux.
Alors que le mouvement des gilets jaunes s'est imposé depuis six semaines et dont la majorité ne veut pas se fondre dans les canons de la vieille politique, ce n'est pas la teneur des vœux présidentielles qui vont ramener la situation à la normale : Macron, en pleine saison 2 de l'affaire Benalla, sait bien qu'il doit désormais louvoyer avec ses derniers mais, plus largement, son opposition syndicale et politique, sommée à son tour de faire preuve de son utilité alors que la mobilisation en question lui a échappé. Alors oui, vive 2019 pour une année débarrassée de Macron et son monde !