Qui peut croire qu'elle attendra sagement le 5 octobre et l'appel de plusieurs centrales syndicales et organisations de jeunesse pour s'exprimer ? Face à un pouvoir zombifié, allez ou vouloir se prêter au jeu de dupes du dialogue social à Matignon est franchement gênant.
Il y a pourtant la possibilité de s'appuyer sur la mobilisation inédite en cours depuis le 17 juillet, en dépit de ses limites et de ses travers, qui remet en cause l'autoritarisme avec la perspective d'une montée nationale à Paris le samedi 11 septembre, à l'initiative des Gilets jaunes, et d'avancer la date de la mobilisation interprofessionnelle au 23 septembre, date de grève intersyndicale prévue dans l'Education Nationale avec son million de personnel, alors même que celle du 5 est censé contrer la reprise de la réforme de l'assurance chômage... au 1er octobre !
Mieux, alors que l'effet d'aubaine de l'imposition du pass sanitaire sur la vaccination s'estompe, le meilleur moyen d'y contribuer est d'œuvrer à le retirer alors que les litiges devant les tribunaux sur son application dans les centres commerciaux se multiplient et que ceux relatifs aux suspensions de contrat, y compris de salarié-es sur la voie de la vaccination, se dessinent. Convaincre plutôt que contraindre, élargir plutôt que d'apparaître comme un diviseur (il suffit pour cela de regarder les commentaires des internautes sur l'appel au 5), être dans l'action plutôt que d'attendre d'y passer, sortir de l'entre-soi : et si c'était cela la recette du succès plutôt que celles éculées ?