La foule a rapidement emprunté les quais pour se rendre vers la destination prévue, à savoir l'Assemblée Nationale, mais s'est retrouvée bloquée vers le Musée d'Orsay puis Solférino d'où les premiers heurts dont l'incendie d'une péniche, l'épisode du boxeur qui fait reculer les gendarmes mobiles sur la passerelle (les gilets jaunes ont trouvé là leur Benalla) et les premières barricades érigées sur la rive gauche.
C'est là que j'ai rejoint les camarades déjà présents (nous en avons profité pour étrenner nos gilets verts) jusqu'à Saint Germain avant de repasser rive droite par le Pont Neuf et de pouvoir aller jusqu'aux Tuileries puis Opéra où nous avons croisés des cognes juchés sur des motos avec des LBD : mieux valait alors ranger son gilet pour rejoindre les Champs Elysées où la police, qui n'a pu empêché la première manifestation de l'année à un endroit si symbolique, arrivait de partout en réponse aux premières voitures brûlées dans les rues alentours.
Nous sommes partis vers 19 h, bien conscients que ce nouvel acte a non seulement été marqué par une remobilisation importante, en particulier en régions, mais aussi une volonté de rendre coup pour coup en réponse aux agissements du pouvoir tels que l’évacuation des ronds-points, l’arrestation arbitraire d’une figure du mouvement, des interdictions de manifester comme de port de matériel de protection ou les provocations langagières du porte-parole du gouvernement, qui s’est retrouvé victime d’une prophétie autoréalisatrice.
Non seulement la mobilisation, qui reste soutenue majoritairement par l’opinion et plus encore les revendications qu’elle porte, va durer mais s’étendre avec la fin des vacances scolaires. Aussi, il est de la responsabilité du mouvement syndical d’appeler à participer, avec ou sans gilet, à l’acte IX prévu samedi 12 janvier prochain mais également à la grève de sorte de couvrir tous ceux et celles qui travaillent ce jour-là.