Cette réalité, c'est des centaines de blocages menées de bonne heure de voies de circulation, de zones commerciales ou d'entrepôts mais aussi de lycées et d'universités en dépit des 80.000 policiers déployés sur le terrain suivies du même nombre de manifestations, le plus souvent sauvages, comptant plusieurs dizaines de milliers de manifestant-es dans les grandes villes. Même si l'implication de nombreux militant-es syndicaux et politiques dans nombre de ces actions étaient notables, c'est surtout la jeunesse des participant-es qui frappe.
Sur Paris où l'auteur de ces lignes manifestait, la rencontre entre ces deux mondes s'est opérée place du Châtelet, où un rassemblement intersyndical avait été dûment déclaré, mais également devant Gare du Nord, où les cheminot-es grévistes tenaient leur assemblée générale. Tout ce petit monde s'est ensuite retrouvé bras dessus bras dessous en dépit du nassage de la police pour parcourir joyeusement et bruyamment la rive droite de la capitale jusqu'à l'acmé du mouvement le soir à Place des Fêtes, où 15.000 personnes se sont retrouvées au son de la musique et de prises de paroles.
Le 18 septembre, passer un cap
Ni le départ de Bayrou, ni son remplacement la veille par Lecornu, bras d'honneur adressé par Macron, n'auront entamé la puissance de la mobilisation. Il est de même de l'appel prématuré de l'intersyndicale pour une journée de grève et de manifestations le 18 septembre prochain, qui devient de fait l'occasion non seulement de passer un cran supplémentaire mais d'approfondir les contacts déjà noués entre les différentes franges de Bloquons tout !
En effet, si tout n'a pas été bloqué, l'idée d'un Bloquons tous ! sort renforcée de cette journée là où le blocage des aspirations populaires par Macron est plus patent que jamais. Personne ne peut faire l'économie de la question de la grève, soit celle de la production même et pas de sa seule circulation, et, plus encore, dans le temps. Les promesses du nouveau Premier Ministre de " ruptures et pas que sur la forme " laissent sceptiques là où le maître des horloges en est réduit à jouer la montre pour faire passer au forceps un budget d'austérité, même raboté, d'ici la date limite du 31 décembre dernier. Continuons à tout bousculer !

Agrandissement : Illustration 1
