retour des jauges, extension du port du FPP2, télétravail obligatoire à la demande du salarié, capteurs de CO2, tests à nouveau gratuits pour tous et toutes etc. Ce ne sont pas les solutions qui manquent, plus impactantes que, par exemple, l'injonction à lever son verre assis plutôt que debout au bar ou de faire croire que l'inspection du travail est en capacité de contraindre les entreprises au télétravail alors même que ce mode d'organisation n'est toujours pas inscrit dans la loi...
Il est temps de se résoudre à vivre avec le virus, devenu endémique, et cesser de faire croire qu'on pourrait vivre sans par la seule grâce d'une vaccination déjà massive. Cesser aussi d'opposer le mouvement important de grèves en cours, en réaction à la reprise économique molle qui génère inflation et licenciements, et celle des manifestations du samedi au risque de laisser à l'extrême droite, notre pire ennemi, le monopole de la défense des libertés publiques.
La grève de jeudi dans l'Education, qui s'annonce monstre, peut être ce point de départ : rejointe par d'autres corporations et jouissant d'un niveau de sympathie élevé dans la population, elle porte la nécessité d'arrêter d'être infantilisé, manipulé, divisé, bref emmerdé par un pouvoir honni comme en atteste le niveau inédit de violences envers ses représentant-es. La journée interprofessionnelle du 27 janvier prochain doit prendre en compte de cette colère avec des mots d'ordre qui doivent dépasser la seule question des salaires qui motive son organisation.
Difficile enfin de ne pas voir le décalage entre la situation présente, où la propagation du virus écrase tout, et l'approche de la présidentielle qui occupe les esprits des candidat-es déclarés ou putatifs, dont les conditions d'organisation - voir le calendrier ? - doivent être discutés entre l'exécutif et les prétendant-es à la magistrature suprême sous la coupe du Conseil constitutionnel. En attendant le divorce entre la politique et le politique, les élites et le peuple ? Trois mois, c'est une éternité quand on revoit tout ce que nous avons pu vivre depuis 2017.