Avant de venir ici, j’ai jeté un œil sur le Code pénal alors que, comme vous le savez, nos cinq camarades risquent jusqu’à cinq ans d’emprisonnement pour de prétendus faits de « violation de domicile » et de « violences ».
Figurez-vous qu’une peine de cinq ans d’emprisonnement peut être requise, par exemple, pour vol avec violence. On ne peut qu’en sourire alors que, parmi les combats de nos amis postiers, il y a la question du décompte de leur charge de travail qui donne lieu au vol répété de leur temps de travail par leur employeur, la Poste !
Cinq ans d’emprisonnement, c’est ce à quoi pouvait être condamnée, pas seulement à la peine inéligibilité avec exécution provisoire dont tout le monde parle, une femme politique bien connue, loin je pense d’être estimé dans nos rangs, pour détournement de fonds publics.
Cinq ans d’emprisonnement, c’est aussi ce que risquait un célèbre comique reconnu responsable d’un grave accident de la route sous l’emprise de la drogue.
Nous savon tous que ce qui est fondamentalement reproché à Gaël, à Yann, à Mohamed, à Brahim et à Dalila, c’est leur ardeur à défendre leur emploi, leur conditions de travail et leur salaire mais, jusqu’à preuve du contraire, ce n’est pas considéré comme un délit.
C’est aussi de faire vivre un syndicalisme qui contrecarre le pouvoir de direction de l’employeur et fait même échec au lien de subordination alors que Gaël et Yann, bien que licenciés, accèdent toujours à leur lieu de travail pour s’adresser à leurs collègues.
Nous ne sommes pas seulement venus défendre des camarades en or, nous sommes venus rappeler, dans toute notre diversité, que toutes les conquêtes de notre camp social, c’est avant tout par les manifestations, les occupations et les grèves qu’elles ont été obtenues et que, pour cela, les armes essentielles, ce sont le nombre, l’organisation et la détermination.
Je terminerais en citant, ce qui n’étonnera pas celles et ceux qui me connaissant, un dénommé Blaise Pascal :
La justice est sujette à dispute. La force est très reconnaissable et sans dispute. Ainsi on n’a pu donner la force à la justice, parce que la force a contredit la justice, et a dit qu’elle était injuste, et a dit que c’était elle qui était juste. Et ainsi ne pouvant faire que ce qui est juste fût fort, on a fait que ce qui est fort fût juste.
Alors oui, justice pour nos camarades postiers et relaxe pour eux !
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