On n'ose imaginer le degré d'éruption qu'elle atteindra ce lundi soir si la motion de censure, dont l'examen est prévue ce lundi 16 h, est rejetée là où son adoption serait un fier service rendu à la concorde nationale et à la paix civile.
Au contraire, le pouvoir, si on en juge le niveau de répression policière déployé en réponse aux rassemblements spontanés qui ont cours depuis jeudi dernier, selon Victor Hugo, se " caractérise d'un mot : la police partout, la justice nulle part " or " la répression n'a pour effet que d'affermir la volonté de lutte de ceux contre qui elle s'exerce et de cimenter leur solidarité " pour citer cette fois-ci John Steinbeck .
Pour la perspective d'une montée nationale, deux informations importantes à retenir : d'une part, le NPA la soutient et, d'autre part, l'intersyndicale du 16 mars dernier, saisit par Solidaires, a écarté cette idée vu l'ancrage local du mouvement et ce qu'elle suppose en terme de logistique et coût. C'est donc aux fédérations, syndicats d'entreprises et locaux, intepros et assemblées de grévistes de s'emparer de cette proposition avec deux objections à apporter à l'intersyndicale : la première, c'est qu'après avoir fait pour la énième fois le tour de sa ville, on peut légitimement avoir envie de quelque chose de nouveau, l'objectif d'aller cherchez Macron devenant évident au vu de l'évolution de la situation. La seconde est que les confédérations syndicales, avec leurs différentes caisses de grève, en ont tout à fait les moyens, en sus de l'émulsion que cela créerait, comme en 2016 lors de la loi Travail avec alors un arc syndical plus réduit.
Dernière chose, aux quinze jours de délai pour déposer un recours au Conseil constitutionnel, ce que de nombreux parlementaires des deux chambres ne manqueront pas de faire en cas d'adoption de la loi, s'ajoute un délai d'un mois d'examen ce qui nous amène possiblement en mai (tiens, tiens).