Karine, campée par Virginie Efira, actrice mainstream connue plutôt pour interpréter des rôles légers, travaille dans l'agroalimentaire dans le centre de la France et forme avec Jimmy, un petit patron routier en proie aux viscicitudes du marché, un couple fusionnel avec deux grands enfants dans le cocon familial qu'iels remettent à neuf.
Arrive l'annonce de la hausse du gasoil et la réaction de rejet des classes laborieuses que l'on sait pour qui la bagnole est indispensable pour aller travailler, gage d'indépendance dans la vie, et là, tout s'enchaîne : elle devient active sur son rond-point, découvre la force de l'action collective ainsi que les élans comme les affres du militantisme, dont la répression qui s'abat sur elle avec ses bras armés, dont la justice de classe , bien que victime de violence policière lors de la dispersion d'un barrage filtrant.
Les manifestations, qui ont constitué l'ossature du mouvement, sont le plus souvent suggérées à l'écran, dont celles des actes successifs qui ont eu cours sur Paris sur fond d'affrontements avec les forces de l'ordre, tout comme les interventions de Macron s'échinant à normaliser la situation.
Plus qu'un film sur la politique, c'en est un sur les corps, qui aiment comme qui souffrent, et sur la distance qui se creuse entre l'existence quotidienne, même ponctuée de petits bonheurs, et l'envie désespérante de changer le monde bien que les deux, tout comme nos deux principaux protagonistes, finissent par se (re)concilier.
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