Le 8 mars est une date essentielle pour se souvenir que, même en 2012, hommes et femmes n’ont pas –encore- les mêmes droits. Loin, très loin, de là. En Uruguay, la Journée de la Femme a été vigoureusement célébrée. Le gouvernement a largement vanté les mérites du second plan d’égalité et d’opportunités pour les femmes.
Ne nous réjouissons pas trop vite : en Uruguay, seul 15% du Parlement (Chambre des députés et Sénat) est féminin. La moyenne en Amérique du Sud et dans les Caraïbes s’élève à 23%, d’après la Cepal, la Commission Economique pour l’Amérique latine et les Caraïbes. 23%, c’est un chouïa plus que la moyenne européenne - 20,5% - (hors pays nordiques), toujours d’après le Cepal.
La dépénalisation de l’avortement ?
Dans les faits, les rues de la capitale, Montevideo, respiraient la Journée de la Femme. Chaque fleuriste s’est chargé de vous rappeler que le 8 mars était l’occasion d’offrir une rose à la gente féminine. Nombre d’hommes se sont saisi de l’occasion pour aborder les femmes avec un « Feliz día » (Joyeuse fête), une variante au traditionnel regard –plus ou moins lubrique – et de son rituel « Hola preciosa » (salut ma jolie).
L’occasion aussi de militer en faveur de la dépénalisation de l’avortement. Si les députés approuvent, à la fin du mois, la dépénalisation de l’avortement lors des douze premières semaines de grossesse, l’Uruguay deviendra le second pays d’Amérique du Sud à autoriser l’avortement, après Cuba. L’Uruguay avait pourtant été avant-gardiste en la matière. Il avait autorisé l’avortement en 1933, mais cinq ans plus tard, l’interruption volontaire de grossesse devenait à nouveau un délit, en raison du vote des partis conservateurs.
La dépénalisation de l’avortement n’est à l’ordre du jour ni en Argentine, ni au Chili - dernier pays latino-américain à avoir autorisé le divorce, en 2004.